Une enquête exclusive de notre Rouletabille du boulevard Haussmann
Récemment, le Figaro a fait un article sur la dernière exposition présentée au Petit Palais. Et il commence par un cliché. Non pas sur l'exposition elle même mais.... sur le personnel du musée. En effet selon notre Rouletabille du boulevard Haussmann, là où siège le quotidien, de mystérieux visiteurs auraient noté sur le livre d'or du musée : « Les trois premières salles sont noires de monde; deux vacataires s'épuisent à les surveiller depuis le matin. J'ai eu les confidences de l'une d'elles: les titulaires sont soit en vacances soit en congé maladie » (lire ici).
Bien évidemment, le Figaro s'est empressé de retranscrire ceci sans vérifier auprès des personnels concernés la véracité des propos...probablement sortis de leur contexte, et présentés sans analyse. Car oui, les agents des musées sont usés, fatigués, malades, la moyenne d'âge dépasse les cinquante ans, nombre d'entre eux sont reclassés handicapés, déprimés...et malgré cela continuent de travailler dans des conditions très pénibles (là, le Figaro ne nous démentira pas, il le constate lui même !) six jours par semaine, parfois plus, week-end compris pour un salaire et des primes misérables. Souvent sous la pression d'une hiérarchie stressée et donc stressante.
Alors oui, ces agents ont droit à des congés, comme tout salarié, à solder avant le 31 mars ! ce qui explique leurs absences durant ce mois... Mais on n'attendait pas moins de ce quotidien, prompt à reprendre les pires clichés sur les fonctionnaires : privilégiés, égoïstes, absents, pléthoriques, grévistes, désinvoltes, sclérosés etc...
Le Figaro nous avait déjà donné à ce sujet des articles aux titres sans ambiguïté - « Les sept avantages du statut des fonctionnaires ? » un titre qui sonne comme : Les sept péchés capitaux ou encore : « Fonctionnaires, et si on s'attaquait aux privilèges ? »...C'est vrai que le journal dirigé par Serge Dassault, un industriel gavé aux subventions d'Etat, est généralement bien connu pour s'attaquer quotidiennement à toutes sortes de privilèges notamment ceux des actionnaires, du Patronat voire des multinationales. A moins qu'au Figaro on ne soit pas non plus à la noce avec l'objectivité ?
Car pour anecdotique qu'il soit, ce soi-disant témoignage dont le Figaro se fait l'écho porte en lui les germes de la discrimination, en opposant des précaires travailleurs aux fonctionnaires glandeurs, alors que, sur le terrain, les personnels sont solidaires et les équipes soudées : la CGT n'a pas manqué d'ailleurs de saisir la DRH de Paris-Musées et l'adjoint chargé de la culture sur la façon scandaleuse dont sont traités, maltraités plutôt les vacataires des musées. Notre courrier, est pour l'instant, resté sans réponse... Bruno Julliard, comme le Figaro, doit lui aussi aimer lers clichés
Le vrai mépris n'est pas du côté des personnels, il est du côté de Paris-Musées, seul responsable de la mauvaise gestion des expositions, comme de la mauvaise gestion des personnels, et comme il l'est du côté de notre maire, il faut bien le reconnaître, plus soucieuse de briser les grèves des personnels des équipements sportifs (stades et piscines) que d'écouter les revendications des agents.
Paris-Musées: Comme le Figaro, Bruno Julliard aime les clichés ?
- Tu sais Omar, j'ai été syndicaliste dans une autre vie
- Arrête de charrier mon Bruno, j'te crois pas !
faidi 21/03/2015 22:36