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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 17:47
Le personnel de la bibliothèque Hélène-Berr interpelle la mairie de Paris sur les conditions de l'ouverture le dimanche

Les bibliothécaires de la rue de Picpus préviennent à toute fin utile « qu'on ne peut pas demander à une équipe investie, volontaire et compétente, d’accepter passivement la dégradation de son travail et de sa vie personnelle, pour une ouverture qui n’attire même pas de nouveau public ! »

La municipalité parisienne veut ouvrir - sans concertation aucune - sept nouvelles bibliothèques le dimanche d'ici 2019 : Parmentier (XIe), Hélène Berr (XIIe), Melville (XIIIe), Aimé Césaire (XIV), Germaine Tillion (XVIe), Rostand (XVIIIe et Sabatier (XVIIIe)..... sans effectifs supplémentaires. Une mesure qui ne passe pas tant le réseau parisien est actuellement exsangue (fermeture, réduction d'horaire...) et que plusieurs bibliothèques qui ouvrent déjà le dimanche, comme Sagan (Xe) ou Duras (XXe), sont dans une situation que l’on peut sans exagérer qualifier de critique !

En tous cas, suite à ces annonces d'ouverture dominicale, le personnel d'Hélène Berr s’est réuni « pour débattre et réfléchir aux conditions minimum qui pourraient la permettre ». Ils ont fait savoir lesquelles dans une déclaration adressée à Bruno Julliard, premier adjoint en charge de la culture.

« Ouvrir une nouvelle bibliothèque le dimanche est une chose, en ouvrir une qui n’était pas programmée pour ça, en est une autre. Les établissements plus anciens ont leurs spécificités et leurs exigences » ont déclaré les bibliothécaires. Il faut dire qu’ouvrir un jour supplémentaire semble impossible en l'état, tant l'établissement de la rue de Picpus est au bord de la rupture en terme de fréquentation, le troisième du réseau parisien (derrière Duras et Yourcenar) avec plus de mille visiteurs par jour en semaine avec des pointes à mille cinq cent le samedi.

Mais surtout ouvrir cette bibliothèque le dimanche sans un recrutement massif de personnel supplémentaire est une folie si on prend en compte les grosses contraintes d'un bâtiment sur six niveaux cloisonnés : Une configuration qui exige bien plus que les agents titulaires prévus par la mairie notamment en cas d'évacuation incendie ou autre.

 

Le personnel de la bibliothèque Hélène-Berr interpelle la mairie de Paris sur les conditions de l'ouverture le dimanche

                      Bibliothèque Hélène Berr (XIIe) : un batiment sur six niveaux cloisonnés

Autre conséquence d'une ouverture sans moyens : Les risques en matière de santé-sécurité au travail « Beaucoup de monde le dimanche, c’est beaucoup de retour de documents, beaucoup de rangement sur six étages. L’équipe compte des agents en aménagement de poste et des troubles musculo-squelettiques importants Le planning est déjà à flux tendu et les congés demandés ne peuvent pas tous être accordés » pointe l'équipe. Et encore on ne parle pas de l'ascenseur qui tombe régulièrement en carafe (lire ici).

Viens ensuite la question que tous le monde se pose : ouvrir une bibliothèque le dimanche, avec quels moyens mais surtout pour quoi faire ?. En langage technique on appelle ça aussi « la qualité empêchée ». « Cinq heures consécutives sans repos, avec un déséquilibre entre étudiants et professionnels, c’est se condamner à passer des codes barres et à ranger toute la journée. Cela n’a plus rien à voir avec le travail de conseil et d’accompagnement parfois très pointu que nous fournissons lorsque nous sommes dans des conditions normales » remarquent les bibliothécaires.

C'est pourquoi l'équipe d'Hélène Berr a précisé à Bruno Julliard (et par la même à Anne Hidalgo) les conditions sans lesquelles elle ne sera pas volontaire pour travailler le dimanche : dix titulaires minimum chaque dimanche soit cinquante titulaires pour assurer la rotation d'un dimanche sur cinq. Un chiffre dans la norme des établissement de cette taille qui ouvrent sur six jours. Ce qui implique la création de quinze postes. Ils exigent aussi le strict respect de la délibération votée par le Conseil de Paris avec un nombre de titulaires qui ne soit pas inférieur au nombre d'étudiants embauchés par la mairie en renfort pour le dimanche. Autre revendication, l'augmentation de la prime dominicale à 100 euros net (somme déjà revendiquée par les collègues de Yourcenar et Duras en 2008 puis en 2010).

Et les personnels d'Hélène Berr d'ajouter : « la grande majorité de l’équipe ne sera pas volontaire si ces demandes n’aboutissent pas car il s’agit d’injonctions contradictoires qu’elle a subies jusqu’à présent sans se plaindre » Un camouflet pour la mairie de Paris. Et de conclure : « nous ne pouvons pas augmenter à moyens constants nos efforts en matière d’animation, poursuivre la démarche QualiParis de façon sereine (service public, partenariats) et en même temps accepter l’ouverture dominicale dans des conditions indignes car elles réclament mathématiquement des effectifs supplémentaires ». on ne peut qu’être d'accord.

Enfin les bibliothécaires de la rue de Picpus préviennent à toute fin utile « qu'on ne peut pas demander à une équipe investie, volontaire et compétente, d’accepter passivement la dégradation de son travail et de sa vie personnelle, pour une ouverture qui n’est pas demandée par les parisiens et n’attire pas de nouveau public ! » La balle est dans le camp de Bruno Julliard. L'ancien syndicaliste étudiant aura du mal à contester ces arguments de bon sens.

 

             Ouverture du dimanche : les bibliothécaires d'Hélène Berr fourbissent leurs arguments

Le personnel de la bibliothèque Hélène-Berr interpelle la mairie de Paris sur les conditions de l'ouverture le dimanche

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commentaires

G
C'est facile pour les politiques de prendre des décisions pareilles. C'est pas madame Hidalgo ou Monsieur Julliard qui travaillent le dimanche. Pendant que les employés travaillent, ils sont leur petit confort, chez eux en train de se reposer !
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