Une vraie bérézina pour la Mairie qui pariait sur un échec de la mobilisation
Le mouvement s'annonçait très très suivi. Il le fut. La réponse des bibliothécaires au mépris affiché par la Mairie de Paris à leur égard (lire ici) a été cinglante. Bruno Julliard ne peut que constater la colère des personnels au regard du nombre d'établissements du réseau touchés par la grève lancée par l'intersyndicale CGT, FO, SUPAP, UCP, UNSA.
Et quand on dit touchés on pourrait même ajouter paralysés, puisque la liste de bibliothèques fermées toute la journée est plus qu'impressionnante : Buffon (Ve), Mohamed Arkoun (Ve), Rilke (Ve), Malraux (VIe), Drouot (IXe), Faidherbe (XIe), Parmentier (XIe), Glacière (XIIIe), Italie (XIIIe), Brassens (XIVe), Germaine Tillion (XVIe) (« une première » d'après un agent), Marguerite Durand (XIIIe), Yourcenar (XVe), Colette Vivier (XVIIe), Rostand (XVIIe), Genevoix (XVIIIe), Romilly (XVIIIe) (« du jamais vu » selon un autre employé...), Couronnes (XXe), ou encore Europe (VIIIe). Des établissements dans lesquels on recensait des taux de 70 à 100% de grévistes. A cette liste ajoutons le Service Informatique des Bibliothèques (SIB) qui a également suivi et a été arrêté toute la journée. Une vraie "bérézina" pour la Mairie de Paris qui pariait sur un échec de la mobilisation.
D'autant que de nombreuses autres bibliothèques ont aussi participé activement à la grève puisque elles ont été closes dès l'après-midi ou bien avant l'heure officielle de fermeture. Parmi elles, citons pêle-mêle : Amélie (VIIe), Villon (Xe), Sagan (Xe), Crimée (XIXe), Duras (XXe), Rabier (XIXe), Sabatier (XVIIIe), Césaire (XIVe) ou encore Melville (XIIIe). Une liste évidemment non exhaustive. Sans compter les collègues grévistes dans la plupart des bibliothèques notamment à Hergé (XIXe), Chaptal (IXe), Lancry (Xe), Delbo (IIIe), Valeyre (IXe), Vandamme (XIVe) et même Musset (XVIe) !
Au total, et selon nos informations à ce jour, on compte dix-huit bibliothèques fermées toute la journée, douze l’après-midi, et trois fermetures anticipées. Quant à celles qui ont voulu ouvrir coûte que coûte sous la pression de l'administration et de l'encadrement, ce fut au prix d'un service très dégradé et de conditions de travail des plus pénibles. La Mairie de Paris est en principe très attachée à la sécurité des agents et du public, et l’on peut se demander si les conditions étaient bien remplies ce samedi dans certains établissements…
Par ailleurs, plusieurs centaines de bibliothécaires ont participé aux deux rassemblements, le matin à Parmentier, puis l'après-midi devant Hélène Berr, qui fut ensuite investie par les manifestants. De quoi affoler la directrice de l'établissement qui, paniquée, a été tentée d'appeler la... police ! Si la maire socialiste du XIIe arrondissement, pourtant invitée, n'a pas osé venir à la rencontre des grévistes présents rue de Picpus, ces derniers ont néanmoins reçu le soutien de Nicolas Bonnet, élu du quartier et président du Groupe Communiste au Conseil de Paris, et d'Alexis Corbière, ancien élu du secteur lui aussi, et désormais conseiller politique de Jean-Luc Mélenchon. Le tout devant les caméras de la chaîne LCI. Il est vrai que niveau média, la grève a là aussi été très suivie, puisque'il y a eu des articles dans Livre-Hebdo, Le Parisien, ActuaLitté, 20 Minutes, Miroir Social, mais aussi dans Libération et l'Obs !
L'intersyndicale va demander à la Mairie de Paris d'ouvrir des négociations pour résoudre cette crise sociale à l’œuvre dans les bibliothèques de la Capitale. Après tout, la Maire de Paris est une ancienne inspectrice du travail et son adjoint à la Culture un ancien syndicaliste (étudiant, certes...). Enfin, une assemblée générale des personnels est programmée le vendredi 20 janvier à 10 heures à la Bourse du Travail pour envisager les suites à donner au mouvement.
17 décembre : par crainte de sureffectif, la direction de Picpus a été tentée d'appeler la Police
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