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Nous sommes des personnels de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, travaillant dans les bibliothèques municipales, conservatoires d'arrondissement, ateliers des beaux-arts, services centraux...

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14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 16:15
Coronavirus : la révolte des bibliothécaires parisiens contre Anne Hidalgo

Suite aux décisions irresponsables de la maire de Paris, ils ont décidé de faire valoir leur droit de retrait. Si bien que quasiment aucune bibliothèque de la capitale n'a pu ouvrir ce samedi 14 mars...

On savait l'incompétence de la mairie et de son administration sur nombre de sujets. Mais là ce fut vraiment un cas d'école. Et qui sera probablement enseigné aux futurs énarques, qui pourront ainsi se moquer de leurs homologues actuellement en exercice dans la première collectivité de France !

Tout a commencé quand le Président de la République, Emmanuel Macron, dans une allocution grave et officielle, a décidé de passer la France en quasi état d'urgence sanitaire pour contrer la pandémie de Coronavirus qui frappe le monde entier : fermeture des crèches, des écoles, des universités. Injonction faite aux personnes fragiles de ne pas se déplacer, y compris pour se rendre sur leur lieu de travail, interdiction des rassemblements de plus de cent personnes.

Dès le lendemain matin, les représentants des personnels de la direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris étaient convoqués à une réunion afin de prendre les mesures nécessaires face à cette crise sanitaire. Un accord de principe était alors acté pour fermer les établissements sans délai (voir ici). La décision devait être officielle à 13h. A 14 heures ; rien. A 16 heures ? Non plus. À 18 heures ? Toujours pas. On a fini par apprendre qu'Anne Hidalgo, de crainte de perdre les élections sans doute, avait décidé le contraire : maintenir toutes les bibliothèques parisiennes ouvertes en excluant seulement les sections jeunesse. Impraticable, absurde et surtout irresponsable.

Impraticable car impossible de séparer les sections jeunesse du reste de la médiathèque dans beaucoup d'établissements. Absurde car pour autant on ne peut interdire l’entrée aux enfants, ce serait à la fois discriminatoire et compliqué à mettre en œuvre. Absurde car les adultes aussi se contaminent aussi entre eux. Mais aussi irresponsable car les bibliothèques accueillent une forte proportion de personnes âgées. Irresponsable encore puisque il y a désormais un flux de documents potentiellement porteurs du virus manipulés par plusieurs personnes successivement. Sans parler de l'impossibilité de faire respecter une distance de sécurité entre les personnels et les usagers comme il est préconisé par les pouvoirs publics. D'autant que dans les grandes médiathèques on accueille évidemment bien plus de cent personnes en même temps.

Bref, une décision non seulement « incompréhensible » et « totalement irresponsable » pour les organisations syndicales mais aussi… pour les chefs d'établissements, lesquels se sont plaint en masse directement auprès de leur hiérarchie ! La fronde était alors en marche. Pour enfoncer le clou, les représentants du Comité Hygiène et Sécurité (CHSCT) de la direction des Affaires Culturelles dénonçaient eux aussi cette mesure « contre la santé des agents et des usagers » et prévenaient l'administration d'une possibilité de recours massif au droit de retrait.

Ce qui n'a finalement pas manqué d’arriver ce samedi 14 mars, puisqu’un nombre plus qu’impressionnant de bibliothèques a exercé son droit de retrait comme Canopée (Ier), Buffon (Ve), Heure Joyeuse (Ve), Rilke (Ve), Malraux (VIe), Chaptal (IXe), Sagan (Xe), Parmentier (XIe), Hélène Berr (XIIe), St Éloi (XIIe), Melville (XIIIe), Italie (XIIIe), Yourcenar (XVe), Rostand (XVIIe), Romilly (XVIIIe), Genevoix (XVIIIe), Oscar Wilde (XIXe), Rabier (XIXe), Levi Strauss (XIXe), Duras (XXe) - une liste non exhaustive bien sûr.. Évidemment, panique à bord du côté de l’exécutif qui pourtant était prévenu. De véritables amateurs ? La question se pose.

En tout cas, quelques heures plus tard l'administration parisienne a non seulement validé les droits de retrait des bibliothécaires de la capitale (surtout.... elle n'a pas pu les contester), mais dans la foulée a ordonné à tous les établissements de lecture publique de fermer leurs portes séance tenante et jusqu’à nouvel ordre. Une communication qui ressemblait un peu à une période de fin de règne.

 

                                          - Alors Manu, j'ai été bien sur ce coup là ?

 

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commentaires

C
Dans les musées de la Ville de Paris aussi on est passé au stade 3 dela merdouille organisée<br /> <br /> Vendredi 13 mars 2020 en CHSCT, la direction de Paris Musées annonçait à 15h10 la fermeture des musées à compter du soir même.<br /> <br /> À 17h43 elle envoyait des consignes contraires aux chefs d'établissement, leur demandant d'ouvrir les sites au public samedi matin.<br /> <br /> À 21h29 Christophe Girard twittait la fermeture des musées et bibliothèques, sans préciser à partir de quand.<br /> <br /> A 23h la CGT envoyait un tract pour dénoncer le revirement de la direction contraire aux engagements pris devant le CHSCT.<br /> <br /> Au même moment certains agents recevaient l'information de leurs chefs d'établissement de laisser les sites fermés au public, les encadrants devant prendre des mesures pour déterminer un effectif minimal et inviter les autres agents à rester chez eux.<br /> <br /> Ce samedi matin, certains agents n'avaient reçu aucune consigne, et épaulés par la CGT, ils et elles tâchaient de joindre les responsables victimes du syndrome de la grasse matinée.<br /> <br /> Autre fait marquant, le numéro de téléphone d'Astreinte connu dans certains Musées n'était pas le bon. Du processus qualité comme on l'aime à Paris Musées ! Encore une fois la CGT a permis aux agents de renouer le contact avec l'administration.<br /> <br /> Aucune consigne particulière pour les sites déjà fermés au public pour travaux, mais où on demande aux agents d'être sur place et donc de s'exposer inutilement les uns aux autres après avoir pris les transports en communs.<br /> <br /> À cette heure, une seule chose est certaine : les musées parisiens sont dans l'incertitude !
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