Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est Qui ? C'est Quoi ?

  • : PACS-DAC de la Ville de Paris
  • : Blog PACS de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris.
  • Contact

Qui sommes nous ?

Nous sommes des personnels de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, travaillant dans les bibliothèques municipales, conservatoires d'arrondissement, ateliers des beaux-arts, services centraux...

Recherche

13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 14:14

 

   les-hommes-du-president-bo-derek

 

Les modalités d’applications du plan Vigipirate dans les bibliothèques sont incohérentes, inefficaces et pour tout dire inapplicables en l’état.   

Notre syndicat tient à faire part des vives interrogations d’une grande partie (si ce n’est la majorité) des agents  du réseau des bibliothèques municipales parisiennes. Suite aux attentats qui ont endeuillé le pays, les autorités ont décidé avec raison l’activation au niveau de l’alerte attentat du plan Vigipirate.

Dans ce cadre, la mairie de Paris a demandé l’application de ces mesures dans ses bâtiments qui reçoivent du public et donc les bibliothèques. Le problème est que, si l’on comprend l’urgence de la situation, les modalités d’applications du plan Vigipirate dans les bibliothèques sont incohérentes, inefficaces et pour tout dire inapplicables en l’état.

En effet, bien que les consignes soient très floues (et d’ailleurs diversement appliquées) il est demandé aux agents de vérifier désormais les sacs à l’entrée des établissements. Or, nous vous rappelons que les établissements sont notoirement en sous-effectifs et il faut bien admettre que mobiliser un, voire plus souvent deux agents au contrôle des accès est intenable pour la bonne marche des établissements.

 

  brazil10.jpg

 

De plus, les personnels ont du mal à voir la cohérence de mobiliser les bibliothécaires pour assurer la sécurité des bâtiments publics et alors que les agents de la Direction de la Protection (DPP) non pourvus de gilets pare- balles ne sont plus autorisés à effectuer des patrouilles par mesure de sécurité. Comment les bibliothécaires non formés aux fonctions de sécurité, non habilités et non pourvus de gilets pare-balles eux–mêmes pourrait-ils les remplacer ?

Par ailleurs les agents se posent vraiment la question de l’efficacité de cette mesure. En effet, on leur demande de vérifier les sacs et ….seulement ceux-ci. Enfin au lieu de « vérifier » il faudrait plutôt dire « observer » car la limite de ces « filtrages » est que les bibliothécaires n’ont pas le droit de fouiller les sacs et donc ne sont pas en mesure d’en vérifier le contenu. Si l’objectif est d’empêcher l’intrusion d’un terroriste armé  dans nos établissements, ne faudrait-il pas dans ce cas également le fouiller ? Et comment repérer des explosifs qui peuvent prendre diverses formes ?

Que fait-on d’ailleurs des ordinateurs portables qui peuvent désormais servir de bombes après avoir été modifiés ? Va-t-il y avoir une note de l’administration pour les interdire ainsi que les téléphones portables qui peuvent servir de détonateurs ? Il semble que les mesures prises dans les bibliothèques aient vingt ans de retard quand il fallait vérifier que l’on n’introduisait pas une bombe contenue dans un récipient en fer ou une mini bombonne de gaz. On applique donc en 2015 des mesures qui servaient à freiner une menace en 1995. Quel serait alors l’objectif actuel du plan Vigipirate ? Surtout dans des établissements qui sont dépourvus de portiques détecteurs de métaux ?

 

     brazil

 

Enfin, ces mesures telles qu’organisées actuellement ne sont pas tenables sur le long terme et risquent de pas être appliquées par les agents. En effet, le niveau alerte attentat ne sera pas levé avant longtemps (d’ailleurs pour preuve, le plan Vigipirate est en vigueurs depuis vingt ans sans discontinuer). Pour continuer à appliquer ce plan, va-t-il falloir annuler toutes les demandes de congés ou de formations ?  Faudra-t-il dans le cas contraire fermer des établissements si l’effectif n’est plus en nombre suffisant pour assurer la sécurité ? Va-t-il falloir sanctionner les agents qui refuseront d’assurer le contrôle des sacs ?

D’ailleurs, le bureau des bibliothèques aurait, parait-il, demandé aux chefs d’établissement de leur « signaler » tous les agents qui refuseraient de faire les contrôles. Nous aimerions connaitre les sanctions qui attendent ceux qui refuseraient d’appliquer une tâche qui ne rentre pas dans leurs attributions. C’est pourquoi nous demandons à ce que les personnels ne soient plus obligés de faire ces contrôles, qui nous le constatons sont sans effet.

Les bibliothécaires dénoncent le cynisme absolu de faire croire que l’on peut protéger les biens et les personnes alors que ceux qui étaient en mesure de le faire (de toute façon que feraient-ils face à une arme dans un sac ?...) ne sont plus là depuis longtemps, nous laissant seuls parfois face à des incivilités dont l’administration ne tient compte que pour établir des statistiques qui les arrangent puisque nombreuses et majoritaires sont celles qui ne sont pas signalées. Mais le plan est annoncé et les apparences sont sauves… Les politiques nous assurent de leur soutien dans les médias, et bien qu’ils agissent concrètement. 

 

     brazil_02.jpg

 

 

 

Lire aussi

Paris : Quelles seront les bibliothèques (ou les sections) qui vont devoir fermer en 2015 ?

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

B
C’est parfaitement le ressenti des bibliothécaires, bien qu’à Melville nous avons la chance d’avoir un vigile et deux agents SIAP pour contrôler les entrées du public.<br /> Mais , comme tu le précises bien, ce sont des mesures passéistes qui ne sont plus du tout conforme aux exigences sécuritaires d’aujourd’hui.<br /> Ils attendent qu’une bibliothèque soit prise d’assaut, avec une prise d’otages et quelques morts pour enfin prendre en considération nos revendications !
Répondre
B
Bonjour et bravo pour cette lettre qui résume parfaitement les évènements et les pensées de tous.<br /> Un grand merci<br /> <br /> Bibliothèque Vandamme, section Jeunesse
Répondre