- Quelle bourde, j'ai encore rien dit
Curieux car son adjoint à la Culture, Bruno Julliard, n’a encore rien annoncé.
L’administration parisienne fait du zèle : Dans un courrier envoyé à l’ensemble des responsables des bibliothèques parisiennes, Marie-Noëlle Villedieu, chef du bureau des bibliothèques, déploie déjà sa feuille de route. Il faut « proposer des horaires plus adaptés au mode de vie des Parisiens : développement des ouvertures dominicales, révisions et harmonisation des horaires » écrit la chef de bureau en brûlant la politesse aux élus (et notamment Bruno Julliard) qui n’ont pas encore eu l’occasion d’exposer leur programme aux personnels. Une vraie faute de goût qui frôle le crime de lèse-majesté. Paris n’est pas encore Melun …
Notons que pour la révision des horaires, c’est déjà fait puisque de nombreuses bibliothèques ont …réduits leurs horaires d’ouverture faute de personnels. Un des objectifs aura donc été atteint ! Car pour les autres, la partie s’annonce plus ardue.
- Alors là vous faites forts ! Une bourde doublée d'un crime de lèse-majesté
Commençons par l’harmonisation des horaires entre bibliothèques. Un écueil sur lequel l’administration et les élus se cassent les dents depuis de nombreuses années car cela remettrait en cause les dérogations pour les nocturnes de Mouffetard, Faidherbe ou Rostand qui n’ont aucune base légale, rappelons le. Mais peut-être celles-ci vont-elles passer de vie à trépas avec la chef de bureau ? Pour le reste, harmoniser les horaires d’établissements de tailles diverses, situés dans des quartiers aux profils différents (bassin de population, accès aux transports…) n’a guère de sens.
Reste le travail du dimanche ou écrit de manière plus caustique le « développement des ouvertures dominicales ». Actuellement, trois bibliothèques ouvrent le dimanche. Si l’on en croit le programme démagogique de la nouvelle Maire de Paris, dix-sept devraient suivre. « Je propose l’ouverture d’une bibliothèque dans chaque arrondissement le dimanche » déclarait Anne Hidalgo sans toutefois expliquer comment elle allait faire puisque les bibliothèques parisiennes ont déjà du mal à ouvrir normalement en semaine. D’autant que ces ouvertures pourraient s’avérer d’un coût exorbitant (lire ici). Et on peut, sans craindre de se tromper, déjà annoncer que les syndicats vont réclamer une prime dominicale de… 180 euros par dimanche travaillé !
C’est déjà le cas pour les syndicats CGT, FO, Supap et Solidaires de la direction de la jeunesse et des sports qui se battent avec les personnels en grève pour obtenir cette prime. Cette revendication est également portée par la CFDT et l’UNSA pour toute la Ville de Paris (lire ici). Bientôt les personnels du nettoiement, des musées ou des parcs et jardins devraient eux aussi entrer dans la danse. L’ouverture des bibliothèques le dimanche pourrait être l’étincelle qui manque à ce baril de poudre social. Et puis vu le gel du point d’indice, il faut bien 180 euros pour « s’adapter au mode de vie des parisiens ». Une somme modeste à bien des égards, d’ailleurs (lire ici)
Les propos de Mme Villedieu pourraient être mal perçus par les élus car ceux-ci font pour le moment profil bas sur la question des ouvertures. De plus, on l’a dit, en matière de dialogue social, les procédures sont très strictes : C’est d’abord l’élu (et non l’administration) qui détaille son programme aux personnels, via les syndicats et explique comment il compte y parvenir. Or, pour le moment, aucune rencontre n’a été prévue entre Bruno Julliard et les partenaires sociaux à la direction des affaires culturelles. Bref, du côté du bureau des Bibliothèques, on peut appeler ça une bourde. Paris n’est pas Melun...
- Je ne te félicite pas. J'suis à peine parti que ...
L’administration va convoquer tout les chefs d’établissement à la bibliothèque Duras (XXe) le 13 Juin pour un « séminaire ». L’occasion pour le bureau des bibliothèques de tenter de vendre sa soupe. Pas sûr que les responsables des bibliothèques parisiennes soient sensibles au brouet.
En tout cas, ce séminaire est l’occasion de relancer l’intersyndicale pour se rappeler au bon souvenir de la Ville et rappeler nos revendications en termes d’effectifs, notamment. Le rassemblement à l’Hôtel d’Albret il y a quelques semaines n’était qu’un avant goût de la capacité de mobilisation des agents et puis Duras, ça rappellera de bons souvenirs aux collègues qui s’étaient invités lors d’un des derniers séminaires organisés par l’administration. La CGT va recontacter les autres syndicats (lire notre lettre dans la rubrique commentaire) pour une petite balade dans le XXe.
Les CRS sont prêts pour le séminaire à Duras
- Décidément, c'est pas comme à Melun
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