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Nous sommes des personnels de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, travaillant dans les bibliothèques municipales, conservatoires d'arrondissement, ateliers des beaux-arts, services centraux...

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4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 18:18

 

Crachats, insultes, gifles envers le personnel, jet de fumigènes, livres brûlés au sein de la bibliothèque, extincteurs dégoupillés, vols… les agents interpellent la mairie de Paris dans une lettre ouverte

C’est un courriel qui a été envoyé à toutes les bibliothèques municipales parisiennes via la messagerie interne de la Ville, et ce n’est pas peu dire que son contenu a fait l’effet d’une véritable bombe auprès de l’ensemble des destinataires. Il faut dire que le contenu de la lettre ouverte envoyée par l’équipe de la bibliothèque Vaclav-Havel située dans le quartier de La Chapelle dans le XVIIIème arrondissement a de quoi choquer

« Depuis son ouverture en octobre 2013, l’équipe de la bibliothèque Vaclav Havel accueille avec enthousiasme un public varié dans un quartier à la situation sociale et économique défavorisée. Nous essayons d’offrir des services de qualité adaptés à ces différents publics » préviennent d’emblée les collègues. Sauf que depuis de nombreux mois la situation est devenue carrément intenable. « Depuis un an, nous ne pouvons que constater une dégradation de nos conditions de travail avec une augmentation des actes de délinquance : vols en salle de jeux vidéo, collègue giflée, crachats, insultes, jet de fumigènes, livres brûlés au sein de la bibliothèque, extincteurs dégoupillés. Il est également à noter que les commerces de l’esplanade subissent un nombre croissant d’agressions ce qui a donné lieu à une réunion au commissariat du XVIIIe arrondissement à laquelle nous avons été associés il y a quinze jours » décrivent les bibliothécaires. « Nous observons également depuis un certain temps une très forte affluence du public certains jours dans un espace restreint. Cette forte affluence est difficile à gérer pour le personnel. En outre, elle entraîne une utilisation importante de nos sanitaires que nous devons régulièrement fermer en raison d’un manque d’hygiène ».

A noter que notre syndicat avait alerté dès le mois d’avril dernier le bureau des bibliothèques de la Ville de Paris sur des événements semblables par mail et lors d’une réunion. Le chef de bureau avait alors déclaré qu'il ne « ne voyait là rien de grave », tout juste « des bêtises de gamins ». On ignore s’il fera la même réponse aux agents de la bibliothèque Vaclav Havel aujourd'hui.. Il faut dire pour sa défense qu'il ne pouvait probablement pas mesurer la portée de ses affirmations puisque pour accéder à son bureau il faut montrer patte blanche à deux vigiles, leur laisser une pièce d'identité, puis passer ensuite une porte avec digicode !

Oui, mais voilà, ce mercredi 3 janvier la violence est montée de plusieurs crans selon les témoignages des bibliothécaires : « un quart d’heure avant la fermeture de l’établissement, un groupe d’une quinzaine de garçons âgés de  onze à quinze ans a refusé de quitter la bibliothèque. Ont suivi une succession d’agressions verbales, de menaces (menaces de revenir armés de bâton et de nous frapper), d’insultes, de jets de projectiles (canettes, poubelles), agressions physiques contre le vigile. Nous avons été dans l’impossibilité d’établir un dialogue avec ces jeunes adolescents. Nous avons fini par nous confiner  à l’intérieur de la bibliothèque, rideau de fer baissé ».  

Et les personnels de conclure : « cette série d’événements commence à entamer l’énergie que nous déployons pour l’accueil de ces publics. Nous nous sentons démunis face à une telle tension. Nous vous écrivons ce courrier afin de vous alerter sur les difficultés que nous éprouvons pour exercer notre travail correctement. En conséquence, nous demandons une reconnaissance de ces conditions difficiles par l’octroi d’un poste de médiateur / éducateur qui puisse établir un contact adapté avec les jeunes du quartier. Dans la même optique, nous souhaiterions une réactivité plus grande des services supports (interventions techniques de type toilettes bouchées, lumières dans les toilettes, nettoyage de l’esplanade, etc) ». Notre syndicat appuie évidemment sans réserve ces revendications, même si vraiment a minima.

La balle est maintenant dans le camp de d'Anne Hidalgo et de son adjoint en charge de la culture, Bruno Julliard. Et la réponse doit être évidemment à la hauteur de cette triste situation. Une de ses premières décisions sera évidemment de réunir le Comité Hygiène et Sécurité (CHSCT) de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris; En tout cas, après cette alerte, les collègues de Vaclav Havel, en cas de récidive, peuvent évidemment exercer leur droit de retrait.

 

                                                     Panneau classé en cote 841

 

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commentaires

P
Mais pourquoi vous ne dites pas quels sont les resposnables de ces agressions ?
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M
La réaction officielle de la mairie de Paris envoyée à tous les bibliothécaires après les agressions envers les agents de Vaclav Havel. Une réaction datée du jeudi 18 janvier, soit deux semaines après la lettre ouverte des collègues. C'est ce que l'on appelle être réactif !!!<br /> <br /> Bonjour à toutes et à tous,<br /> <br /> L’événement grave qui a affecté l’équipe de la bibliothèque Vaclav Havel début janvier a suscité une forte émotion dans le réseau des bibliothèques.<br /> <br /> Lors de l’audience avec les représentants du personnel du vendredi 12 janvier dernier, consacrée principalement aux sujets « bibliothèques », il est apparu important que l’ensemble des équipes puissent avoir une première information sur ce sujet avant la réunion exceptionnelle du CHSCT qui se tiendra le 26 janvier prochain et qui sera présidée par Véronique Levieux, adjointe à la Maire de Paris en charge du patrimoine.<br /> <br /> Je vous écris donc aujourd’hui dans ce but, en accord avec Sophie Fady-Cayrel, directrice adjointe des affaires culturelles, et Véronique Astien, sous-directrice de l’éducation artistique et des pratiques culturelles. Les éléments suivants ne constituent qu’un premier relevé et ne sauraient remplacer les documents et les échanges dans le cadre des instances de dialogue social.<br /> <br /> Un bref résumé des faits : au moment de la fermeture de la bibliothèque mercredi 3 janvier, un groupe de jeunes (environ une quinzaine) a refusé de quitter les lieux. Très agressifs, ils ont prodigué nombre d’insultes et de menaces et ont projeté sur l’équipe des canettes de bières qui jonchent l’esplanade Nathalie Sarraute.<br /> <br /> A la suite de ce grave événement, des mesures ont été prises immédiatement par la DAC les 4 et 5 janvier. Dans la semaine du 8 janvier, plusieurs échanges ou visites ont eu lieu dans l’établissement, notamment une rencontre avec l’équipe le 11 janvier. Le 12 janvier, l’audience syndicale a permis de faire le point, en particulier sur les demandes de l’équipe exprimées par lettre le 4 janvier.<br /> <br /> Mesures prises par la DAC dès le 4 et le 5 janvier<br /> <br /> La DAC a pris toute la mesure de la gravité de l’événement dès son signalement au soir du mercredi 3 janvier. En effet, la directrice adjointe - d’astreinte cette semaine là - ainsi que l’adjointe au chef du BBL - bien qu’en congés - ont été en contact permanent avec le responsable de la bibliothèque. Le lendemain matin, la DAC a pris l’attache du service d’accompagnement et de médiation de la DRH afin de procéder à un accompagnement psychologique d’une partie des agents qui s’est déroulé le vendredi 5 (à leur demande). Le responsable de l’établissement a réalisé un débriefing avec son équipe à l’issue duquel il a été décidé de maintenir la bibliothèque fermée le jeudi 4 janvier. Une déclaration de main courante ainsi qu’une fiche ESPRI ont été réalisées et le BBL a assuré l’information de la fermeture de la bibliothèque sur le portail.<br /> <br /> Semaine du 8 janvier<br /> <br /> 9 janvier : Rencontre de Carine Rolland (adjointe au maire du 18ème arr. chargée de la culture) avec le directeur de la bibliothèque et son adjointe, ainsi qu’avec le chef du BBL<br /> <br /> 10 janvier : Visite de Bruno Julliard (mentionnée par lui le lendemain dans ses vœux au personnel de la DAC)<br /> <br /> 11 janvier matin : Rencontre avec les agents de la bibliothèque organisée par la DAC (étaient présents : Sous-Directrice de l’éducation artistique et des pratiques culturelles , chef et adjointe réseau du BBL + cheffe du SRH+ cheffe du BPRP) en présence de la DPSP (adjoint à la cheffe de la circonscription de l’arrondissement) pour :<br /> <br /> - évoquer les mesures de sécurité mises en œuvres (notamment : renforcement des rondes DPSP à la fermeture de l’établissement et des rondes de police, renforcement de l’éclairage public, nettoyage de l’esplanade) ;<br /> <br /> - écouter les demandes des agents (dont celles formulées dans le courrier envoyé à la DAC jeudi 4 janvier) et envisager les dispositifs à mettre en œuvre pour y répondre (par exemple : nettoyage adapté à la forte fréquentation de la bibliothèque ; participation du directeur de la bibliothèque au comité organisé avec les commerçants et autres équipements de l’esplanade sur sa sécurisation, dont les clubs de prévention et les structures jeunesse).<br /> <br /> Engagement a été pris de revenir voir l’équipe mi-février pour faire un point de situation sur l’avancée des sujets.<br /> <br /> <br /> Audience du 12 janvier<br /> <br /> Les points évoqués ont été les suivants :<br /> <br /> - Demande par les représentants du personnel d’organiser un CHSCT exceptionnel (qui se déroulera le 26 janvier prochain)<br /> <br /> - Demande de transmettre aux membres du CHSCT les fiches ESPRI envoyées depuis 1 an par l’équipe, ainsi qu'un descriptif des actions de prévention et des contacts pris.<br /> <br /> - Discussion sur les deux principales demandes des agents de l’équipe, actuellement à l’étude : NBI quartiers populaires politique de la ville ; création d’un poste de médiateur.<br /> <br /> - Rappel des actions de prévention déjà évoquées dans le cadre du CHSCT (notamment : groupe de travail animé par le BBL sur les incivilités en bibliothèque issues de groupes de jeunes).<br /> <br /> - Echanges autour de la nécessité, lorsque ce type d’événement survient, d’améliorer la communication à destination de l’ensemble du réseau + de fournir une procédure aux directeur.trices de bibliothèques.<br /> <br /> Conformément à ce dernier souhait, nous nous efforcerons à l'avenir, dans des circonstances de même nature, de vous informer dans des délais plus rapprochés.<br /> <br /> Le plus important est bien sûr pour nous tous d'éviter au maximum, grâce à une meilleure coordination des services et des structures, qu'un tel événement se reproduise, à Vaclav Havel ou ailleurs, et que les agents des bibliothèques situées ou non dans des quartiers populaires puissent continuer à assurer en toute sérénité leur rôle essentiel d'accompagnement culturel et social auprès de leurs nombreux usagers.<br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> Emmanuel Aziza<br /> <br /> Chef du Bureau des bibliothèques et de la lecture de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris
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G
Bibliothèque Vaclav Havel : une situation inacceptable<br /> <br /> Les élus du groupe UDI-MoDem ont appris avec consternation les conditions inacceptables dans lesquelles le personnel de la bibliothèque municipale Vaclav Havel, dans le 18ème arrondissement, exerce ses fonctions.<br /> <br /> Les incivilités et violences qui semblent avoir été commises à l’endroit du personnel ne peuvent rester impunies.<br /> <br /> Le groupe UDI-MoDem assure le personnel de la bibliothèque de tout son soutien et demande à l’exécutif parisien de prendre toutes les mesures nécessaires pour sécuriser ce site, y compris en termes de vidéoprotection, afin de pouvoir appréhender les auteurs de telles actes d’incivilités et de violences.<br /> <br /> Il en va du respect du personnel de cette bibliothèque, mais aussi des autres usagers, qui doivent pouvoir investir cet essentiel lieu de culture de proximité dans des conditions normales.<br /> <br /> Béatrice Lecouturier<br /> Présidente de la Commission Culture – Mémoire – Patrimoine du Conseil de Paris<br /> Conseillère de Paris
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B
La lettre dans son intégralité<br /> <br /> A l’attention de :<br /> Mme Véronique Astien, sous-directrice de l’Education Artistique et des Pratiques Culturelles<br /> M. Emmanuel Aziza, chef du Bureau des Bibliothèques et de la Lecture<br /> Mme Roselyne Ménégon, adjointe Réseau des bibliothèques<br /> <br /> Mesdames, Monsieur,<br /> <br /> Depuis son ouverture en octobre 2013, l’équipe de la bibliothèque Vaclav Havel accueille avec enthousiasme un public varié dans un quartier à la situation sociale et économique défavorisée. Nous essayons d’offrir des services de qualité adaptés à ces différents publics. <br /> <br /> Depuis 1 an, nous ne pouvons que constater une dégradation de nos conditions de travail avec une augmentation des actes de délinquance : vols en salle de jeux vidéo, collègue giflée, crachats, insultes, jet de fumigènes, livres brûlés au sein de la bibliothèque, extincteurs dégoupillés. Il est également à noter que les commerces de l’esplanade subissent un nombre croissant d’agressions ce qui a donné lieu à une réunion au commissariat du 18e arrondissement à laquelle nous avons été associés il y a 15 jours. <br /> <br /> Nous observons également depuis un certain temps une très forte affluence du public certains jours dans un espace restreint. Cette forte affluence est difficile à gérer pour le personnel. En outre, elle entraîne une utilisation importante de nos sanitaires que nous devons régulièrement fermer en raison d’un manque d’hygiène. <br /> <br /> Hier, mercredi 3 janvier 2018, un événement supplémentaire est venu s’ajouter à cette mauvaise dynamique. Un quart d’heure avant la fermeture de l’établissement, un groupe d’une quinzaine de garçons âgés de 11 à 15 ans a refusé de quitter la bibliothèque. Ont suivi une succession d’agressions verbales, de menaces (menaces de revenir armés de bâton et de nous frapper), d’insultes, de jets de projectiles (canettes, poubelles), agressions physiques contre le vigile. Nous avons été dans l’impossibilité d’établir un dialogue avec ces jeunes adolescents. Nous avons fini par nous confiner à l’intérieur de la bibliothèque, rideau de fer baissé. <br /> <br /> Cette série d’événements commence à entamer l’énergie que nous déployons pour l’accueil de ces publics. Nous nous sentons démunis face à une telle tension. Nous vous écrivons ce courrier afin de vous alerter sur les difficultés que nous éprouvons pour exercer notre travail correctement.<br /> En conséquence, nous demandons une reconnaissance de ces conditions difficiles par l’octroi d’un poste de médiateur / éducateur qui puisse établir un contact adapté avec les jeunes du quartier. Le passage durant la journée d’agents d’entretien nous parait également nécessaire pour offrir à nos usagers des conditions d’accueil optimales. Dans la même optique, nous souhaiterions une réactivité plus grande des services supports (interventions techniques de type toilettes bouchées, lumières dans les toilettes, nettoyage de l’esplanade, etc).<br /> <br /> Enfin, même si la bibliothèque n’est pas reconnue comme étant située au sein d’une Zone Urbaine Sensible selon le découpage administratif (qui nous en exclut à une rue près), les faits énumérés ci-dessus montrent que nous pouvons légitimement y prétendre. C’est pourquoi nous demandons une prime adaptée à l’instar de la NBI.<br /> <br /> Ces revendications sont à la hauteur de notre investissement. Nous avons à cœur de pouvoir continuer à exercer notre métier avec plaisir et dans les meilleures conditions.<br /> <br /> L’équipe de la bibliothèque Vaclav Havel
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