Blog PACS de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris.
« Les jeunes maigrissent depuis plusieurs mois vu les conditions délétères de la cuisine ! Ils préfèrent manger au fast food du coin » alerte le personnel du centre d’Alembert
L’information avait été révélé il y a trois mois : Anne Hidalgo était en train de laisser à l’abandon un établissement pour mineurs placés par l’Aide Sociale à l’Enfance, le centre d'Alembert. Située dans la petite commune de Montevrain, en Seine-et-Marne, cette institution est néanmoins dépendante du département de Paris. Constaté avec photos à l’appui, l’état de dégradation était tel que cela avait d’ailleurs créé un choc parmi les élus de la majorité municipale. Il est vrai que lorsque l’on regarde les images, il y avait de quoi être effaré (voir ici).
Quelques semaines après notre publication, les choses se sont même terriblement dégradées... Pendant la période de Noël 2017, la cuisine centrale avait été effectivement fermée faute d’effectif suffisant. Résultat : les éducateurs ont été contraints d’acheter des plats surgelés à la supérette du coin ! Authentique. Le problème c'est que les locaux, laissés à l’abandon, ne possèdent pas de congélateur autre que celui de la cuisine centrale, devenue inaccessible. La nourriture a donc été stockée dans un simple frigo, hors de tout protocole d’hygiène. Et est donc susceptible d’être avariée... Pas grave, comme dit le dicton : « A la guerre comme à la guerre ».
Du côté des éducateurs du centre d’Alembert, les témoignages sont d’ailleurs accablants : « Les jeunes maigrissent depuis plusieurs mois vu les conditions délétères de la cuisine ! Ils préfèrent manger au fast food du coin ». Heureusement qu’il existe une adjointe en charge de la protection de l’enfance. Il paraît même que c’est une pointure dans son domaine. Face à cette situation, que même les observateurs les plus modérés n’hésitent pas à qualifier de scandaleuse, tout le monde imagine alors que l’équipe dirigée par Anne Hidalgo et son adjointe Dominique Versini (oui, c’est bien elle !) a décidé de prendre des mesures fortes !
Justement, il s'est tenu une réunion de la DASES (Direction de l’Action Sociale, de l’Enfance et la Santé) dédiée à la douloureuse situation du centre d’Alembert. Et l’administration d’annoncer que les travaux n’auront pas lieu ! « A cause du montant trop élevé de l’investissement pour ces travaux de restauration bâtimentaire » avoue la mairie de Paris, qui a décidé de renvoyer le projet pour... 2021 ! Soit après les prochaines élections municipales. L’exécutif n’a donc plus à se soucier de savoir quel montant octroyer pour réhabiliter ce centre pour enfants placés puisque cela est repoussé pour la prochaine mandature ! A croire qu’Anne Hidalgo pense désormais ne pas être réélue...
Dominique Versini et Anne Hidalgo
- Eh oui on ne réduit pas la fracture sociale mais seulement l'électorale !
Il y a surtout de quoi être très inquiet pour l’avenir,, car on voit mal la Ville de Paris s’engager dans des dépenses sociales en 2021 alors qu’il faudra toujours financer ce projet dispendieux que sont les Jeux Olympiques prévus l’année suivante. Mais en attendant que va donc devenir ce centre ? Et les enfants qui sont dedans ? Car avec cette dégradation continue des bâtiments, faute de réparations, même d’urgence, il faut bien évoquer les conditions de travail pour les uns, et les conditions de vie pour les autres. Une situation tellement préoccupante que le maire de la commune où est situé le centre d’Alembert a été obligé de monter au créneau dans l’édition Seine et Marne du quotidien Le Parisien : « C’est un beau site, une image de Montévrain, j’appelle la mairie de Paris à s’occuper clairement de son patrimoine » déclare ainsi l’édile en colère. Contacté à son tour par la presse, le cabinet de Dominique Versini, qui voulait garder la chose secrète, a alors été obligé - penaud - de lâcher que « des arbitrages et des discussions sont en cours et vont se poursuivre dans les prochains jours ».
Ainsi, pour parer au plus pressé et atténuer le scandale, la DASES a annoncé que la somme de 500 000 euros sera débloquée en urgence afin de faire des travaux « de sécurité ». Et c’est alors qu’a été levé un lièvre. Et un sacrément gros. Car une partie des dépenses irait dans une autre poche : « Dans cette somme, les honoraires des architectes sont également inclus » révèle dans un communiqué la CGT de l’Aide Sociale à l’Enfance de Paris. Et selon les premiers calculs, ces honoraires se monteraient à plusieurs centaines de milliers d’euros ! « Il ne restera pas grand chose pour consolider les bâtiments, colmater les fuites d’eau, réparer les toitures » remarquent les spécialistes du secteur.
Face à cette situation ubuesque (ou « hidalgueste »), les agents ont donc décidé de se mettre en grève le mercredi 14 février. « Nous devons exiger des décideurs qu’ils remettent sur la table l’argent nécessaire pour consolider les bâtis, les sécuriser, les rendre viables, et pour fournir aux agents des conditions de travail décentes avec des effectifs en nombre suffisant, et un respect de leur travail » déclarent dans un communiqué les grévistes qui, de plus, iront manifester chez leur directeur, dont les bureaux sont situés du côté du Quai de la Rapée.
Fake news ?