Blog PACS de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris.
La direction de Paris Musées propose à un « syndicat » de prendre un arrêt maladie pour casser le mouvement
Visiter les Catacombes ? Pour le moment c'est toujours mort comme le confirme le communiqué officiel de Paris Musées, le gestionnaire du site (voir ici). En effet, les personnels du célèbre ossuaire de la place Denfert-Rochereau rentrent dans leur troisième semaine de grève pour demander l'amélioration de leurs conditions de travail. Et ils semblent plus déterminés que jamais, comme ils viennent de l'annoncer dans un communiqué publié sur leur page Facebook.
Pourtant l’établissement Paris Musées fait tout ce qu'il peut pour casser le mouvement. Jusqu'à demander à un syndicat qui ne participe pourtant pas au mouvement de demander aux agents... de mettre fin à la grève ! La manœuvre est simple : vous demandez, en tant qu'employeur, à un syndicat ami de déposer un « faux » préavis de grève, ici donc pour le site des Catacombes. Un préavis d'autant plus faux qu'en l'occurrence le mouvement est en cours depuis plus de deux semaines. Pas grave, comme ça on peut inviter le dit syndicat pour une rencontre de « négociations », lequel appellera ensuite les agents à « arrêter la grève ». Bon d'accord, la ficelle est un peu grosse, mais plutôt normal quand on ait que Paris Musées adore souvent se vautrer dans le ridicule... Le syndicat UNSA aussi visiblement (car c'est bien lui) ! Même si on peut comprendre que ses représentants doivent sûrement être un peu souffrants, puisque touchés par une jaunisse...
Il faut dire que le communiqué de l'UNSA est, il est vrai, assez hallucinant :« Nous sommes parvenus à un accord de fin de conflit avec la direction » affirment nos souffreteux. Qu'ont-ils obtenu ? Bon, là, attachez vos ceintures car c'est du très lourd : « Grâce à sa détermination et sa force de proposition, l’UNSA obtient enfin la mise en place d’une audience de travail ». Bref ils ont donc arraché une réunion, certes pour bien plus tard, mais toujours « avec détermination ». Pour les curieux, le texte est disponible in extenso dans la rubrique commentaire .
Évidemment, l'UNSA, désormais syndicalement en arrêt maladie, n'a pas vraiment convaincu les personnels des Catacombes. « Cette manœuvre cache une volonté de gagner du temps en espérant que d’ici là les agents se seront fatigués… Ce qui n’est pas près d’arriver ! » déclarent les grévistes dans leur communiqué. Et les agents de se moquer de l'UNSA : « Nous en profitons pour signaler aux organisations syndicales qui s’inquiètent pour les salaires des agents en grève dans des communiqués qu’elles peuvent toujours nous aider en donnant sur notre caisse de soutien mise en ligne ou en se rendant sur notre piquet de grève pour faire un don dans notre urne ». A leur place, on irait plutôt donner sur Internet car il est recommandé aux personnes atteintes de la jaunisse d'éviter de s'approcher des Catacombes : ce n’est pas bon pour le teint.
De toute façon la majorité des autres syndicats continue à soutenir le mouvement des agents des Catacombes puisque, après la CGT et Sud, c'est au tour du SUPAP-FSU et de Force Ouvrière d'entrer dans la danse. En tout cas la grève se poursuit et les Catacombes seront encore fermées demain jeudi 17 mai. Et le même jour une manifestation est prévue vers 15 heures au départ du Châtelet pour arriver en fin d'après-midi devant le siège de Paris Musées dans le Xe arrondissement.
Troisième semaine : les agents des Catacombes sont encore et toujours mobilisés