Paris : la bibliothèque Jacqueline de Romilly ferme pour cause de pollution bactérienne

La municipalité parisienne va devoir désormais mettre en œuvre de très très gros travaux de mise aux normes : un chantier titanesque de plusieurs mois sans doute

C’est ce que l’on avait appelé une catastrophe « bâtimentaire ». Il est vrai que la bibliothèque Jacqueline de Romilly, située dans le quartier de la Porte Montmartre (XVIIIe), cumulait les ratés depuis maintenant cinq ans, la date de son inauguration. Selon l’avis unanime du Comité Hygiène et Sécurité et Condition de Travail (CHSCT) de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, cet établissement n’avait désormais pas d’autre avenir que de fermer pour une rénovation indispensable. En effet, c’était bien la santé des agents et du public qui était clairement remise en cause dans ces espaces véritablement pollués (lire ici).

Si cette fermeture était actée, un délai avait toutefois été accordé par le CHSCT pour permettre des analyses de la qualité de l'air in situ en présence des bibliothécaires et des usagers. Et le résultat est sans appel : l’analyse a révélé un taux de bactéries très élevé dans l’environnement, notamment les bureaux des personnels, et force a été de constater (mais ça on le savait déjà) que le système d’aération défaillant n’était pas en mesure de les évacuer.

Désormais, la décision est bien officielle : la bibliothèque Jacqueline de Romilly fermera le samedi 7 juillet pour une période indéterminée… Même si une réouverture est envisagée par la municipalité à l’automne 2018. Une annonce qui semble pour le moment bien prématurée, en tout cas très optimiste, car pour rouvrir cette bibliothèque la Mairie de Paris va devoir désormais mettre en œuvre de très très gros travaux de mise aux normes. Un chantier titanesque de plusieurs mois sans doute !

Comments

[Direction des Affaires Culturelles]

Bonjour,

Pour votre bonne information et tel qu’annoncé lors du CHSCT du 21 juin dernier, nous vous prions de trouver ci-dessous les évolutions à venir quant à la situation de la bibliothèque Jacqueline de Romilly.
Les mesurages du laboratoire des polluants de la DASES ont débuté ce mercredi 27 juin ; les mesures devant initialement se terminer le 4 juillet seront prolongées du fait d’une occupation plus limitée cette semaine en lien notamment avec des congés sur la semaine. Les mesurages seront donc étendus jusqu’au vendredi 6 juillet.

Au regard des analyses réalisées, et des premiers retours qui nous ont été transmis par le laboratoire des polluants :
- il n’y a pas de pollution externe identifiée, cependant, si au vu des résultats définitifs une pollution externe est identifiée, la STEGC commandera et mettra en place un caisson de filtration au charbon actif. Dans le cadre d’une pollution interne le traitement adapté à la source de pollution identifiée sera réalisé ;
- le dénombrement bactérien dans l’air de l’open space montre une valeur élevée pouvant s’expliquer par l’encombrement du local. Ce dénombrement bactérien correspond à une mesure de la concentration des bactéries totales dans l’air qui sont présentes dans l’environnement, elles ne sont pas pathogènes. Le laboratoire préconise ainsi 3 mesures : le nettoyage du système de ventilation (diffuseurs d’air et gaines de soufflage) ; le nettoyage de toutes les surfaces et le désencombrement de l’espace. L’ensemble des mesures seront lancées dès à présent.

Les agents de la bibliothèque ont été reçus par le SMP dès la semaine du 25 juin.
La Mission Inspection Santé Sécurité au Travail est intervenue le 3 juillet 2018 pour une inspection SST.
Suite à la note de la DAC à destination de la DAJ, un référé expertise a été initié la semaine ; cependant et sans attendre les résultats de ce référé, il a été décidé de mobiliser les moyens disponibles pour permettre d’améliorer les conditions de travail des agents.

Ainsi, il est prévu :
- l’installation de films solaires limitant l’effet de l’ensoleillement sur les vitrages et ce dès juillet ;
- le dépôt d’une déclaration préalable pour la création de 3 ouvrants au 1er étage, en juillet ;
- de fabriquer des châssis et d’effectuer les commander les vitres d’ici fin août en vue d’une installation en septembre ;
- l’installation d’une climatisation dont les travaux suivis par la STEGC afin de faciliter la maintenance à venir sera réalisé début 2019 avec une mise en fonction prévue en avril 2019. Ce point sera présenté au CHSCT de novembre prochain.