Un nouvel attaché de presse aux affaires culturelles
Les justifications embarrassées de l’administration parisienne !
Après l’annonce faite par notre syndicat des baisses (très fortes pour certains) des budgets d’acquisition des bibliothèques, la Direction des Affaires Culturelles s’est justifiée dans le magazine « Livre Hebdo » du 8 février.
« Au bureau des bibliothèques de Paris, on reconnaît une diminution globale des budgets d’acquisition de -1,75% seulement. Cependant trois établissements en cours de construction ou d’aménagement – Hôpital St Lazare, Porte Montmartre et Zac Pajol, dans le 18e – mangent une partie de ce budget (680 000 euros)» écrit le magazine. Sauf que certains spécialistes des finances publiques s’étonnent que les budgets des trois bibliothèques en question soient pris sur des crédits de fonctionnement et non d’investissement. La différence serait de taille. On admire l’artifice comptable. Un artifice à 680 000 euros il est vrai.
- " Quel superbe feu d'artifice"
- "Mais non, celui là il est juste comptable"
L’article poursuit : «...Par ailleurs, il a été décidé, dit-on encore au bureau des bibliothèques, que les budgets ne seraient pas reconduits tels quels comme c’était le cas auparavant, mais selon les scores des bibliothèques (nombre de prêts, rotation des documents, etc.), ce qui explique les disparités selon les établissements. » Avec un tel raisonnement par l’absurde les disparités sont donc figées définitivement. On ne nous fera pas croire que cela n’aura pas un impact sur le devenir des petits établissements de quartier. Surtout ceux qui ont vu leur budget baisser de manière importante. On va encore dire qu’on fait du mauvais esprit.
Dans « Livre Hebdo » toujours : « la direction explique qu’on assiste à une chute très forte du nombre d’emprunteurs de CD (8 000 emprunteurs aujourd’hui, contre 28 000 en 2005), alors que les emprunteurs de DVD, pour lesquels les budgets d’acquisition sont en augmentation, sont plus nombreux ». Alors là chapeau ! La DAC oublie juste de dire que les fameux 8 000 emprunteurs qu’elle comptabilise à la baisse, sont seulement ceux qui ont pris un abonnement exclusif au seuls CD. Evidemment, comme chacun sait, les usagers abonnés aux emprunts de DVD, le sont aussi…..pour les CD ! Comme ce léger détail avait échappé au Bureau des Bibliothèques (pourtant de mieux en mieux nanti en effectifs semble t-il), la CGT se fait un plaisir de le lui rappeler. Il est vrai que sans cet oubli, les chiffres ne serait plus les mêmes. Mélanger les choux et les carottes, c’est bon quand on veut faire un « Pot au feu ». C’est plus embêtant quand on répond aux journalistes.
"Le compte est bon ....." "......Hum, pas mieux ! "
Mais puisque la Ville de Paris explique les baisses de budgets par la « chute très forte du nombre d’emprunt des CD » la CGT propose que l’emprunt de ceux-ci soit désormais gratuit. Cela aurait l’avantage d’élargir cette offre culturelle au plus grand nombre et entrainerait très probablement une hausse des emprunts. Logique, non?
On pourrait suggérer également qu’un fonds de DVD soit constitué pour les bibliothèques qui voient leurs prêts de Compact Disc baisser. Là encore, on élargit l’offre et on préserve l’avenir des petites bibliothèques de quartier.
Le bureau des bibliothèques si friand de séminaires, de « power point » et désormais de « projet d’établissement » ne devrait pas hésiter à inclure ces propositions dans sa réflexion. Il a toute notre confiance, naturellement.
Si la Ville de Paris cherche quelq'un qui s'y connait en chiffre, la CGT a trouvé la solution. Voir la vidéo :
Sinon, il reste lui (il s'y connait bien en artifice comptable)
" Moi,face à tout ça, j'ai plus qu'à aller me rhabiller"
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