Blog PACS de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris.
Les bibliothécaires décrivent « leur profond malaise » dans une lettre ouverte aux élus et leur administration !
Encadrement pléthorique, sous effectif, organisation du travail, action culturelle, politique documentaire… Quand les bibliothécaires décrivent leur quotidien, dans une lettre ouverte, aux élus et à leur administration, ce n’est pas triste !
« Depuis longtemps, trop longtemps, le personnel de la bibliothèque ressent un profond malaise et il nous semble indispensable de vous l’exprimer ». Voilà comment débute cette lettre « résultat de la réflexion et de l’expression du personnel » en introduction de ce long argumentaire des bibliothécaires municipaux.
« Nous sommes encore nombreux à avoir connu la bibliothèque fonctionnant avec un effectif très réduit. Aujourd’hui l’encadrement est très important, trop important peut-être pour certains d’entre nous, ou en tous cas mal adapté à ce que nous en attendons » poursuivent ceux qui assurent le service public au quotidien
« Les agents vivent mal la multiplication des hiérarchies verticales et transversales et pensent qu’elles communiquent mal entre elles (…) un fossé s’est clairement creusé entre les cadres et le reste du personnel et il semble chaque jour se creuser un peu plus » concluent-ils à propos d’un management clairement défectueux
Quant à l’organisation du travail, ce n’est guère mieux, à en croire les témoignages des personnels « Quant à notre charge de travail, les collègues se voient sans cesse confier de nouvelles missions, de nouvelles responsabilités. Ils sont toujours sollicités sur de nouvelles compétences se surajoutant à leurs missions déjà nombreuses. Les contraintes augmentent : présence hors planning pour des animations, responsabilités nouvelles. Les tâches se multiplient sans qu’il y ait de concertation, sans formation, sans jamais de reconnaissance ou compensation financière : refus de verser la NBI accueil, valeur du point d’indice bloqué, primes minimales… et sans même d’inscription sur le profil de postes. Nous nous interrogeons aussi sur la répartition des tâches. ».
Les bibliothécaires sont en plein doute !
Sur la politique culturelle municipale, là les bibliothécaires n’y vont pas de main morte. « Jusqu’à présent, pas de véritable politique documentaire qui donnerait une base à nos acquisitions, à nos actions culturelles. Notre politique est-elle d’abord de « vitrine » au détriment d’une véritable réflexion de fond sur notre activité ? Vous semblez maintenant vouloir mettre une politique en œuvre à travers des groupes de travail mais où allons-nous prendre le temps de nous y consacrer ? »
Mais attention, c’est aussi la « pseudo concertation » de la Mairie qui est mise en cause : « les collègues ayant participé aux groupes de travail sur les horaires se sont sentis floués. Nombre d’entre nous ne souhaiterons pas renouveler cette expérience désagréable ou, pour le moins, s’y rendrons, méfiants ». Méfiant ? On le serait à moins !
Les bibliothécaires ont si peu confiance en leur employeur municipal qu’ils se doivent de préciser que « cette lettre peut vous apparaître comme un document "fabriqué "par les délégués syndicaux. Ce n’est pas le cas. Elle est, nous pouvons vous l’assurer, l’expression du malaise profond d’une bonne partie du personnel. Bien sûr, chacun d’entre nous n’a pas exprimé tout ce qui se trouve dans ce courrier mais nous avons cherché à restituer le plus honnêtement possible notre ressenti profond. Vous ne pouvez pas ne pas avoir perçu le malaise qui règne » Un véritable malaise qui n’est pas sans rappeler à ce qui passe…. à Paris, n’est ce pas ?
Et, oui, cette lettre qui exprime ce malaise général aurait pu être envoyée au Maire de Paris et à ses adjoints successifs en charge de la Culture. Elle émane, cette fois, des collègues de province dans une lettre adressée… au président de la Communauté Urbaine de Rennes Métropole, Daniel Delaveau. Toutefois le Maire de Paris, Bertrand Delanoë et son adjoint à la Culture, Bruno Julliard peuvent en prendre bonne note, car ils pourraient recevoir la même. Nous allons d’ailleurs de ce pas leur envoyer une copie.
Rennes-Paris: Le malaise des bibliothécaires est en pleine correspondance
Les bibliothèques municipales rennaises, au nombre de onze, plus une importante médiathèque centrale « Champs Libres » qui dépend de la communauté urbaine, ont connu un conflit social qui avait atteint son paroxysme au mois de septembre dernier
Ce conflit qui durait depuis plusieurs mois opposait les syndicats à la Mairie de Rennes qui souhaitait à tout prix modifier les horaires d'ouverture de ses bibliothèques municipales. La Mairie de Rennes s’appuyait sur une étude de son « bureau des temps » pour justifier sa décision. « Il y a eu deux ans de discussions, de concertation, de négociations et de concessions. Dans ces conditions, il n'y aura pas de reprise des discussions » avait d’ailleurs déclaré droit dans ses bottes, le porte parole « Rennes Métropole » la structure présidée par le Maire Socialiste de Rennes, Daniel Delaveau. Une méthode qui nous rappelle, malheureusement, aussi quelque chose à Paris.
Pour lire la lettre ouverte des bibliothécaires de la Ville de Rennes, cliquez là
Le Maire de Rennes en compagnie d'un haut personnage de l'Etat
" Avec un tel bilan, mon petit Daniel, tu vas pouvoir bientôt monter à Paris ! "
- " J'ai juste fait de mon mieux, Président ! "
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