Blog PACS de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris.
Un jury implacable !
Le jury inflige une note éliminatoire aux formateurs !
Surprise au concours pour le grade d’ASBM de classe supérieure (ex-BAS) organisé dernièrement dans les bibliothèques parisiennes. Sur les 25 postes proposés en interne, seuls 22 ont été pourvus.
Il faut dire que le jury n’a pas fait dans la dentelle en éliminant près de 20 % des candidats. Après avoir franchi deux épreuves écrites, et une épreuve orale, certains se sont mangés une note éliminatoire à l’entretien avec le jury. Ils ne devaient vraiment pas savoir parler ! Les observateurs, à commencer par le jury, ont toutefois « été surpris par la disparité des notes de certains candidats entre la composition écrite et l’entretien ».Ils ne sont pas les seuls.
Pour justifier qu’il y a toujours moins de reçus, les examinateurs, comme d’habitude, se retranchent derrière « la faiblesse des candidats » une vieille rengaine. Toutefois dans son « rapport officiel », le jury renverse la table et lance une sentence implacable : « les formations dispensées aux candidats amènent un certain formatage qui est un obstacle à la capacité de réflexion ». Une critique d'une insolence rare vis-à-vis de l’administration parisienne.
Sur sa lancée le jury en rajoute une couche, donnant ce conseil pour l’avenir: « il s’agit d’un sujet de réflexion pour les formateurs - évitez les recettes ! » Et boum, dans les dents de nos formateurs qui se retrouvent ainsi relégués au rang de simples marmitons.
Les formateurs doivent éviter les recettes !
" Oh ! T'as vu ? Le jury nous crache dans la soupe ! "
Eh oui, les formateurs « formatent » des candidats « qui ne savent pas s’en démarquer ». Un comble, non ? Voilà donc des mois de préparations gaspillés en pure perte par la Mairie de Paris. Mais qu’en pense la DRH ?
Pour ceux qui ont reçu une note éliminatoire à l’oral, le jury se montre paternaliste : « Pour les candidats qui ont été éliminés après une prestation jugée faible, bien qu’ils aient obtenu de bonnes notes aux autres épreuves, le jury a souhaité leur envoyer un signal fort pour que ceux-ci recentrent leur discours lors d’un prochain concours et puissent franchir avec succès les épreuves ». Car pour son bien, le candidat doit savoir se démarquer du formatage des formateurs mais surtout pas de celui du jury. La CGT suggère que désormais les formations soient assurées directement par les membres du jury, on y gagnera en efficacité.
J'ai souhaité vous envoyer un signal fort !
Mais c’est lorsque qu’il a choisi le sujet de dissertation : « Savoir dématérialisé : quelle place pour les bibliothèques ? » que le jury s’est montré féroce. « C’était l’occasion pour les candidats de battre en brèche certain discours simpliste que l’on entend parfois : avec Internet, Wikipédia et les ressources électroniques, les bibliothèques sont inutiles » Et bing, cette fois, dans les dents du SPR et du Bureau des bibliothèques qui en tenant régulièrement ce discours en prennent pour leur grade !
Las! Le jury, décidément sans pitié, remue le couteau dans la plaie : « quant au troisième lieu, ceci est une notion qui tend à devenir un lieu commun dans la littérature professionnelle. S’en référer est pertinent à condition d’en montrer les limites. Une réflexion poussée pouvait amener à d’intéressantes comparaisons avec le secteur marchand et l’application des techniques de marketing dans certains services publics » Le concept de la future bibliothèque de la Canopée au Forum des Halles n’a qu’à bien se tenir ! Concept pourtant mis en exergue pendant les formations et chéri de toute part par la Ville de Paris.
Nous ne pouvons que compatir à la mine horrifiée des formateurs devant ces sévères critiques bien que le jury ne soit pas exempt lui même de contradictions disant tout et son contraire dans son « rapport officiel ». Une vache n’y retrouverait pas ses veaux.
C'est vrai que le rapport du jury laisse perplexe !
On comprend maintenant le désarroi des candidats qui ne savent où donner de la tête et qui ont utilisé pour la préparation au concours leur maigre Droit Individuel à la Formation (DIF). Pour certains, c’est même une année entière de droit à la formation qui a été utilisé.
Rappelons toutefois qu’il manque toujours trois lauréats, et là, une question nous taraude : ces éliminations auraient-elles eu pour seul but de supprimer trois postes budgétaires dans les bibliothèques ? Vous avez dit bizarre ?
" Mmmm, Comme c'est bizarre ! "
Oh, certes, il n’y a pas de petites économies mais cela serait un désaveu (net) des propos tenus de concert par le Directeur des Affaires Culturelles et l’adjoint à la Culture, Bruno Julliard. Le jury leur infligerait dans ce cas à eux aussi une note éliminatoire.
Puisque, si l’on en croit la parole officielle, aucune suppression de poste n’est en vue, la CGT demande que ces trois postes soient de nouveau proposés au concours.
Il serait grand temps également de revoir les critères de formation et de sélection pour les futurs recrutements. Sinon à continuer dans cette voie, c’est comme si la Mairie de Paris faisait passer aux candidats un entretien d’embauche. Il serait bon, dans ce cas, que tout le monde soit prévenu.
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