Blog PACS de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris.
Anne Hidalgo et son porte parole, Jean Louis Missika
- Attends Jean-Louis, faut que je me racroche à la barre
« Au mois 20 millions d’euros par an » selon le Porte Parole de la candidate socialiste à la Mairie de Paris.
L’ouverture à Paris d’au moins une bibliothèque le dimanche et ce dans chacun des vingt arrondissements de la capitale; voilà une promesse de campagne qui pourrait vite être enterrée, peut être même dès la fin du scrutin.
La marotte n’est pas nouvelle, mais dans le cadre de la paupérisation galopante des bibliothèques municipales parisiennes (baisse des budgets et des effectifs, réduction d’horaire…) le coût engagé pourrait être perçu comme une provocation.
Car ouvrir les bibliothèques le dimanche à Paris, ça va coûter bonbon si l’en croit Jean-Louis Missika, co-directeur de campagne d’Anne Hidalgo, candidate à la Mairie de Paris, lors d’une annonce faite à la conférence de presse de Bibliothèques Sans Frontières pour sa pétition « ouvrons+ ».
Il faut dire que Missika tout à l’euphorie de son soutien à cette pétition démagogique (car avant d’ouvrir plus, ouvrons mieux) a lancé une petite bombinette à fragmentation en cette période de restriction budgétaire dont un journaliste du site « ActuaLitté » a été le témoin.
« L'équipe de campagne d'Anne Hidalgo a en tout cas pu estimer les montants nécessaires au respect de ses promesses de campagne : ainsi, l'ouverture le dimanche d'au moins une bibliothèque par arrondissement est chiffrée à un million d'euros par arrondissement, et par an. » peut-on lire texto sur ce site spécialisé dans l’actualité du livre. Voyons voir, un million d’euros par an et par arrondissement, sachant que Paris en compte vingt ça fait …. Ouah, vingt millions d’euros par an !
Ouverture du dimanche: Missika est euphorique
- Et là, je ne compte pas
Il faut dire qu’avant de pouvoir ouvrir le dimanche, il faudra d’abord embaucher du personnel pour ouvrir, de nouveau, normalement en semaine ce qui ferait effectivement quelques frais (il faudrait entre cent et cent cinquante personnes supplémentaires) sans compter le recours à de l’emploi étudiant pour ouvrir le septième jour. Enfin, n’oublions pas la prime du dimanche.
La prime du dimanche ? Nous y voilà, car selon les témoins, Missika a également affirmé qu’elle se montait à…quarante euros brut ! Les collègues de Duras, Yourcenar et Truffaut vont probablement s’étrangler, eux qui ont obtenu … cent euros en 2011 après douze semaines de grève et le soutien de tous les syndicats !
Prime du dimanche: Missika a osé
Alors, soit le directeur de campagne ne connait pas ses dossiers, soit il s’agit de gratter de quoi financer l’ouverture du dimanche à Paris ? Sûr que dans ce cas, l’après municipale sera chaude sur le plan social et le dimanche envoyé ad patres.
En tout cas, avant de s’engager dans des propositions pour le moins démagogiques, même pendant une campagne électorale, nos élites politiques devraient plutôt assurer les budgets nécessaires (acquisition, moyens bureautique, effectifs) pour permettre le fonctionnement correct au quotidien dans le respect des personnels et des usagers.
Avant d’ouvrir le dimanche ou en soirée, les bibliothèques doivent d’abord pouvoir fonctionner normalement tout les jours de la semaine, c'est pourquoi, nous soutenons le texte intitulé: « Bibliothèque, avant d'ouvrir plus, ouvrons mieux » déjà signé par des bibliothécaires et des usagers de France et de Navarre (et même de Saint Pierre et Miquelon) et que vous pouvez lire ici dans son intégralité.
Sinon, sur le front social, nous pouvons annoncer une bonne nouvelle aux collègues du réseau parisien puisque toutes les organisations se réunissent en intersyndicale pour les bibliothèques. Des initiatives vont être annoncées dans les prochains jours.
Missika, Hidalgo, Julliard... prêt à balancer 20 millions ?
- Quand on m'aime, on ne compte pas !
Lire aussi
Bibliothèques : Démagogie Sans Frontières
Paris : Anne Hidalgo veut ouvrir dix sept bibliothèques le dimanche
Bibliothèques : L’ABF écrit aux candidats des prochaines municipales
Bientôt une intersyndicale dans les bibliothèques parisiennes ?