Blog PACS de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris.
Epuisement professionnel, où en êtes-vous ?
L’épuisement professionnel menace chacun de nous. Encadrant ou non.
Surmenés, débordés les cadres à haut niveau de responsabilité mais aussi les autres membres du personnel de la Ville ont vu leur charge de travail augmenter considérablement au cours des dernières années et le public parisien est devenu d’une exigence sans borne.
Nous vous proposons un petit test (dérivé du test d’évaluation de Maslach, du nom de la scientifique qui, il y a vingt ans, a identifié cette forme de trouble psychosocial)
Le test
Attribuez à chaque affirmation un chiffre selon votre situation
0= jamais |
1= quelques fois par an |
2=une fois par mois |
3= quelques fois par mois |
4= une fois par semaine |
5= plusieurs fois par semaine |
6= chaque jour |
Epuisement professionnel
| Je me sens émotionnellement vidé par mon travail |
| Je suis à bout de nerfs en fin de journée |
| Je me sens fatigué lorsque je me lève le matin et que j’ai à affronter une nouvelle journée de travail |
| Travailler avec des gens tout au long de la journée me demande beaucoup d’effort |
| Je sens que je craque à cause de mon travail |
| Je me sens frustré par mon travail |
| Je sens que je travaille trop dur |
| Travailler en contact direct avec les gens me stresse trop |
| Je me sens à bout du rouleau |
Dépersonnalisation
| Je sens que je traite certains de mes interlocuteurs de façon impersonnelle |
| Je crains que ce travail ne m’endurcisse émotionnellement |
| J’ai l’impression que mes interlocuteurs me rendent responsable de certains de leurs problèmes |
Accomplissement personnel
| Je peux comprendre facilement ce que ressentent les bénéficiaires de mon activité |
| Je m’occupe très efficacement des tâches qui me sont confiées |
| J’ai l’impression d’avoir une influence positive sur les personnes à travers mon activité |
| Je me sens plein d’énergie |
| J’arrive facilement à créer une atmosphère détendue au travail |
| Je me sens ragaillardi lorsque j’ai été proche de patients, collègues, usagers. |
| J’ai accompli beaucoup de choses qui en valent la peine dans ma profession |
| Dans mon travail, je traite les problèmes émotionnels très calmement |
Vos résultats:
Epuisement professionnel
Total inférieur ou égal à 17 : Tout va bien |
Total compris entre 19 et 29 : prenez garde |
Total égal ou supérieur à 30 : il faut réagir sans attendre |
Dépersonnalisation
Total inférieur ou égal à 3 : tout va bien |
Total compris entre 4 et 7 : prenez garde |
Total supérieur à 8 : Il faut réagir sans attendre |
Accomplissement personnel
Total supérieur à 40 : Tout va bien | |
Total compris entre 34 et 39 : prenez garde | |
Total inférieur à 34 : il faut réagir sans attendre |
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L’analyse
Pour nombre de médecins le syndrome du burn-out se définit par une triade : épuisement émotionnel, dépersonnalisation et faible accomplissement personnel. Quand les trois éléments sont conjugués les victimes se retrouvent dans un état de vide intérieur qui s’apparente à une profonde dépression. Mais ce stade ultime n’apparaît pas du jour au lendemain. Alors qu’on en a pas forcement conscience, notre corps nous envoi des signaux « maux de tête, insomnies, difficulté de concentration, perte d’appétit, douleurs dorsales ou lombaires. Si on ne s’attaque pas à la cause réelle du problème, le psychisme risque de se dégrader sérieusement à son tour Il est donc essentiel d’analyser correctement la situation. Marie Pezé* explique : « les personnes qui « craquent » le plus gravement sont celles qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Il est important de rétablir la chronologie des faits, de prendre du recul, de voir qu’on n’est pas responsable mais victime d’une organisation du travail inhumaine. Si on a l’impression de ne jamais être à la hauteur en dépit de tous ses efforts c‘est dû à une erreur de management. Cette prise de conscience doit permettre de modifier sa trajectoire de vie avant qu’il ne soit trop tard ».
Alors faut-il se ruer sur les formations à la gestion de crise ??? Pour beaucoup de spécialistes c’est une fausse bonne solution qui permet seulement de supporter encore plus longtemps l’inacceptable saturation. « Lorsque l’anxiété augmente, que les soucis professionnels débordent sur la vie privée, que nous commençons à vivre dans la peur, il est extrêmement urgent de se faire aider » alerte Marie Pezé. Il ne faut pas hésiter à en parler à une personne de confiance : un collègue, un délégué syndical, un membre du CHS ou le médecin du travail (chaque agent peut demander une visite en urgence à titre individuel)
Il ne faut pas oublier que nous sommes quelques fois nos propres bourreaux. Alors même que l’on reconnaît qu’on ne s’en sort plus, une espèce de fierté mal placée nous pousse à continuer en serrant les dents quitte à tenir sur les nerfs.
Dans le travail, comme en amour, parfois le courage c’est la fuite !!!
* Marie Pezé : En 1997, cette psychanalyste ouvre la première consultation « souffrance au travail » à Nanterre. 35 ont vu le jour depuis. « Travailler à armes égales » Marie Pezé, Rachel Saada et Nicolas Sandret, Edition Pearson.
Les photos, qui illustrent cet article sont l'oeuvre de l'artiste Storm Torgerson
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