Et prêt à faire grève puisque un préavis a été déposé pour le samedi 5 octobre
Est-ce une boulette de la direction des affaires culturelles (DAC) de la Ville de Paris ? Ou bien un mépris sans nom de l’administration parisienne envers ses agents ? Les deux mon général selon l’ensemble de l’équipe de la bibliothèque Marguerite Duras, située dans le nord-est de la capitale, laquelle a décidé de diffuser une lettre ouverte à sa tutelle ainsi qu’à l’ensemble du réseau des bibliothèques municipales parisiennes. La voici in extenso :
« Nous avons appris hier, en fin d’après-midi, que le contrat de l’un de nos collègues, contractuel de remplacement en section jeunesse, ne sera pas renouvelé. C'est d'abord par sa forme que cette annonce nous a surpris, notre collègue ayant reçu un mail lapidaire (une ligne !), à deux heures de la fin de son contrat ! Sauf à imaginer que la SRH-DAC ait pris cette décision hier soir, in extremis (ce que nous n’osons envisager), nous ne pouvons que nous étonner que cette décision lui soit annoncée si tardivement. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous imaginiez-vous qu’il lui suffirait de traverser la rue pour trouver un travail ?
La moindre des corrections eut été de respecter un délai de prévenance. Quel message la SRH-DAC pense-t-elle envoyer aux agents, contractuels ou non, en procédant ainsi ? Êtes-vous, conscients du manque de considération, et même du mépris que ce genre de pratique véhicule ? Outre la situation personnelle de notre collègue, l’équipe dans son ensemble est prise de court par cette annonce soudaine. En effet, s’en trouvent bouleversés : l’organisation de notre travail interne, le travail du dimanche, le service public, les accueils de classes, les animations, toutes tâches dans lesquelles notre collègue était très investi.
Sachant qu’à ce jour, la section jeunesse a toujours un poste vacant, la présence de ce collègue n’était pas superflue. Notre collègue était pleinement intégré à l’équipe, et en était un membre à part entière, comme en témoigne la précédente liste des missions pour lesquelles il va nous manquer. Au cours de ses six mois de contrat, il a été évalué de nombreuses fois, par sa n+1 et sa n+2, et toujours de manière très positive. Jusqu’au bout, l’équipe a espéré un renouvellement (qui a été demandé officiellement). Tout ça pour qu’après un silence total de la SRH-DAC d’une semaine cela se solde, le dernier jour de son contrat (une fois encore), par un simple mail où on lui reproche même de ne pas être joignable sur son téléphone portable (alors qu’il est en service public), un comble après l’avoir laissé une semaine sans réponses !
Cette situation nous amène, en tant qu’équipe, à nous poser plusieurs questions : Cette annonce tardive est-elle due à un manque de considération pour notre collègue, un dysfonctionnement au sein de vos services, ou plus prosaïquement à un sous-effectif dans vos propres rangs ? Pourquoi avoir gardé le silence après la demande de renouvellement si vous saviez qu’elle serait sans suite ? Nous espérons que de tels modes de fonctionnement ne sont pas appelés à devenir la norme. Nous tenons à vous rappeler qu’avant d’être des ressources, les gens dont vous vous occupez sont des Humains.
En conséquence, nous demandons que notre collègue soit à nouveau recruté à partir du 5 novembre, date à laquelle un congé maternité va causer un sous-effectif supplémentaire qui nuira à nos missions de service public. Deuxièmement, que vous preniez conscience que vous gérez des individus et non des lignes comptables / statistiques et que de ce fait, un minimum de respect s’impose. Après réunion ce matin de l’ensemble de l’équipe, nous tenons à vous informer que sans réponses satisfaisantes de votre part d’ici mercredi, nous sommes prêts à appuyer nos revendications par un mouvement de grève. L’équipe de Marguerite Duras »
On ne sait pas encore si le message a été bien reçu par la mairie de Paris. En attendant une réaction de la municipalité parisienne qui réponde vraiment aux demandes (et aux attentes) des personnels de la bibliothèque Marguerite Duras, un préavis de grève a été déposé par les syndicats de la direction des affaires culturelles pour le samedi 5 octobre (voir le détail dans la rubrique commentaire).
Dernière minute (4 oct) : le préavis est levé suite aux engagements de la mairie de Paris
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