Bon en plus de l’Inspection du Travail, le collectif CGT parisien du nettoyage a aussi alerté la mairie de Paris
La société Nickel, qui a récupéré le marché de prestation de ménage dans les bibliothèques et conservatoires municipaux de la Capitale était connue pour ses pratiques douteuses (lire ici). Devant le scandale, la mairie de Paris avait alors promis de la rappeler à l’ordre. Pas suffisamment sans doute car elle vient de nouveau d’être prise la main dans le sac à la médiathèque Marguerite Duras (XXe). Cette fois le lièvre a été levé par le collectif CGT parisien du nettoyage, lequel a décidé de saisir l’inspection du travail !
L’affaire remonte au mois de juin lorsque la société Nickel remplace la société Maintenance Industrie jusqu’alors en charge du ménage dans la médiathèque de la rue de Bagnolet. En général, les personnels sont repris aux mêmes conditions. D’autant plus que la convention collective du secteur du nettoyage les y oblige. Encore trop sans doute pour cette société, pour laquelle le Code du travail c’est vraiment pas nickel. Et de tenter de se débarrasser d’une salariée en profitant qu’elle ne sache pas lire le français pour lui faire signer n’importe quoi. Pour ensuite mieux la menacer
« Depuis quelques jours on me demande oralement et avec insistance de ne plus entrer sur le site de la médiathèque pendant mes horaires habituels, de six heures jusqu’à neuf heures comme mes autres collègues » a témoigné l’agent de ménage. C’est que, habile, la société Nickel se retranche derrière un avenant qui modifie ses horaires.... à son insu ! « Ne sachant pas lire le français, le nouveau repreneur m’a fait signer un papier qui ne correspond pas à ma volonté puisque ces soi-disant nouveaux horaires, de 17h45 à 20h45 sont incompatibles avec mon travail chez un autre employeur l’après-midi » conclut-elle. Sans parler qu’elle se retrouverait alors toute seule dans la bibliothèque à partir de 19 heures.
De toute façon il semble que les contrats rédigés par la société Nickel soient plus que fantaisistes puisque il est par exemple indiqué comme lieu de travail, « Ville de Paris ». Ce qui est plutôt vague avec ses plusieurs milliers de sites recensés. Et le collectif parisien du nettoyage de faire un petit rappel à la loi : « la mention Ville de Paris correspond à la collectivité locale cliente mais pas au lieu d’activité dont la mention est obligatoire dans les contrats de travail, selon les dispositions du Code et en application de la Directive Européenne n° 91 / 533 ». Et pan sur le bec de nos moins disant social !
Bon en plus de l’Inspection du Travail, le collectif CGT parisien du nettoyage a aussi alerté la mairie de Paris. De notre côté nous avons fait aussi une petite bafouille à Christophe Girard, l’élu en charge de la Culture en lui rappelant « que la municipalité s'était engagée au mois de juin lors du changement de prestataire du marché de ménage dans les établissements de la Direction des Affaires Culturelles à ce que celui-ci respecte le droit du travail pour les salariés en charge du ménage dans les bibliothèques ou les conservatoires de le Ville ». Message reçu par Christophe Girard qui nous affirmé avoir saisi ses services pour faire respecter le droit du travail. Nickel chrome ?
- Moi je te le dis Manu, force doit rester à la loi !
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