Anne Hidalgo et son premier adjoint ont dû pour cela faire appel aux conseils du Professeur Pellerin. De leur côté, les personnels des crèches et centres aérés saisissent le CHSCT
« Tout va bien, il n'y a aucun danger » a déclaré, main sur le cœur, la mairie de Paris, après les révélations de Médiapart sur l'importante pollution au plomb qui touche la Capitale, et plus particulièrement son centre, après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame, lequel a vu plusieurs centaines de tonnes fondues de ce métal lourd se disperser dans la nature. Sous la pression, l’exécutif municipal, par la voix d'Anne Hidalgo et d'Emmanuel Grégoire, son premier adjoint, a néanmoins dû faire fermer en urgence un, puis deux centres de loisir pour procéder à une décontamination. Oui mais voilà, à l'instar du nuage de Tchernobyl, l'exposition au plomb est bien plus large qu'annoncée. Avec une communication aussi nullarde qu'il y a trente trois ans !
C'est que l'analogie est frappante. En 1986, explosait la centrale nucléaire de Tchernobyl, située en Ukraine, à l'époque, territoire de l'Union Soviétique (URSS). Le nuage radioactif survolait alors l'Europe...sauf le territoire français. Il fallait voir alors la communication ridicule du porte parole de l'époque, le professeur Pellerin, membre du lobby nucléaire, pour affirmer que le nuage avait été « stoppé aux frontières hexagonales ». Un mensonge désormais très documenté par tous les historiens et surtout enseigné dans toutes les écoles de communication, exemple parfait de ce qu'il ne faut surtout pas faire. Sauf à la mairie de Paris visiblement. Laquelle est prise en flagrant délit de bobard sanitaire. Au point qu'avec les nouveaux éléments en leur possession, les personnels travaillant dans les crèches et les centre aérés ont décidé de saisir le CHSCT (comité Hygiène et Sécurité) de leur direction respective ainsi que le niveau central de l'Hôtel de Ville (voir la saisine officielle dans la rubrique commentaires).
« Mais les mesures sont insignifiantes » s'est vanté Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d'Anne Hidalgo, dans tous les médias. Et pourtant lors des prélèvements, les taux dépassent bien le seuil d’intervention immédiate pour des cours d’école ou de crèche avec des relevés qui indiquent une concentration supérieure au « seuil d’intervention rapide » qui pour les enfants est de 70 microgrammes/m². Mais bon, pour les héritiers spirituels du professeur Pellerin, on a fait comme si de rien n'était et du côté de la mairie, on a simplement décidé de continuer comme avant. Irresponsable ! Quand on sait que le nettoyage sur le Parvis de Notre Dame pourtant effectué spécialement pour les dépôts de plomb s’est révélé inefficace, on se demande comment la Ville a pu penser que ne rien faire de spécial allait régler le problème. Ce n’est que le 25 juillet, que deux écoles transformées en centre aéré accueillant des enfants sont fermées sur insistance de la CGT !
Se pose aussi la façon dont est traité le « nettoyage » Le plomb ne se dissout pas dans l’eau, le nettoyage ne le fait donc pas disparaitre. Ainsi si l’on nettoie à l’eau, le plomb se retrouve avec les eaux usées (donc à Paris dans les égouts puis la Seine) ce qui ne fait que déplacer la pollution. De la même manière si des « lingettes humides » sont utilisées et jetées dans les poubelles, le plomb ne disparait pas mais se retrouve ailleurs. Il faut donc bien traiter le problème comme de la décontamination et pas juste un simple nettoyage qui ne fait que déplacer la pollution…
C'est que la pollution au plomb est extrêmement insidieuse d'après les experts scientifiques. L'exposition au plomb quel que soit son niveau, est nocive pour la santé, non seulement celle des enfants et des femmes enceintes, plus exposés aux conséquences, mais pour celle de l'ensemble de la population. Dans ce cas précis, le plomb peut être inhalé, d'autant que ce métal lourd se retrouve partout puisque après l'incendie de la cathédrale des centaines de tonnes qui composait la toiture de l'édifice s'est déposé sur toutes les surfaces possibles dans un rayon de plusieurs kilomètres carrés.
Le risque est bien présent pour l'ensemble des habitants, surtout vu la quantité de plomb rejetée. « Ce n’est pas pour rien que le plomb est un problème sanitaire reconnu et combattu depuis de nombreuses années. Ce n’est pas pour rien que des zones proches de Notre Dame sont interdites d’accès ! » affirme les spécialistes de la question. D’après nos informations, les prélèvements à l’Hôtel Dieu ont révélé que la concentration en plomb augmentait dans le temps. Cela signifie que les retombées continuent, le plomb s’étant déposé pouvant être de nouveau soulevé, notamment avec le chantier.
Dans un communiqué officiel, la CGT de la Ville de Paris demande que « tous les équipements municipaux, bureaux, écoles, crèches, parcs et jardins, bibliothèques... autour de Notre Dame, au minimum les six premiers arrondissements, soient contrôlés, et décontaminés si besoin. Que tous les agents soient informés des dangers et des précautions à prendre ». Dernière nouvelle en date, le chantier de la cathédrale est fermé sur ordre de l'inspection du travail pour au moins plusieurs jours car les règles de sécurité pour les salariés ne sont pas respectées…
Emmanuel Grégoire, le fils spirituel du Professeur Pellerin
- En plus, il m'a légué tous ses relevés scientifiques !!
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