Et l’administration espère que les maires d’arrondissements n’y verront que du feu
Dans un document envoyé à tout les responsables des bibliothèques parisiennes, l’administration a dévoilé son plan de suppression des « sections discothèque » dans le réseau parisien.
Perfide, le bureau des bibliothèques annonce d’emblée : « En ce début 2014, il est constaté : La fermeture de deux discothèques : Aimé Césaire - XIVe et Vaugirard – XVe. La fermeture prochaine de la discothèque d’Europe - VIIIe et de celle de Glacière - XIIIe » La Mairie de Paris table sur la baisse des emprunts de CD (réelle, il est vrai) pour annoncer d’ors et déjà la liste des prochaines fermetures.
Et là, l’administration n’y va pas de main morte. Dans la note officielle on évoque en effet « les discothèques en déclin dont la fermeture pourrait être envisagée: Amélie (VIIe), Batignolles (XVIIe), Place des Fêtes (XIXe), Saint-Éloi (XIIe) et Saint-Simon (VIIe). » Les fermetures d’Italie (XIIIe) et Buffon (Ve) sont également évoquées. Dommage que tout cela n’ait pas été annoncé au moment de la campagne des municipales.
En fait, les raisons de ces fermetures sont plus prosaïques, car la mairie vend la mèche. Cette politique aura l’immense avantage de permettre un « rééquilibrage des personnels entre sections dans le cadre du travail engagé sur les effectifs. » c'est-à-dire en bon français, uniquement compenser les suppressions de postes déjà effectuées dans les sections jeunesse et adulte. C’est ça ou les bibliothèques ne pourraient bientôt plus ouvrir.
Mais la Mairie de Paris ne compte pas en rester là : « Au-delà des discothèques, il convient également de réfléchir aux nouvelles missions qui pourront être confiées aux agents qui travaillent aujourd’hui au service de veille et de commande discographique du Service du Document et des Echanges (SDE) » complète le bureau des bibliothèques.
On ne voit pas bien quelles « nouvelles missions » pourraient leurs être proposés puisque le SDE est également menacé par la Mairie de Paris. Faut bien récupérer des postes, sinon on ferme la boutique. Un bien beau programme ... Paris n’est pourtant pas Melun !
- Comment blouser les maires d'arrondisements ?
Mais comment vendre ces fermetures à des élus qui ont promis monts et merveilles aux parisiens pendant la dernière campagne des municipales ?
Le bureau des bibliothèques a la solution : « La Mise en œuvre de ces fermetures sera échelonnée entre 2014 et 2015 si possible en proposant aux établissements un réaménagement (autre service, plus de places, etc.), voire des travaux de rénovation (comme cela a été fait pour Aimé Césaire), qui permettent de présenter positivement les évolutions tant aux équipes qu’aux mairies d’arrondissement. » Pas bêtes, comme ça les maires d’arrondissements n’y verront que du feu. Quasiment une idée sortie d’une étude à mille euros par jour (lire ici)
Prochaine étape, la fermeture des petites bibliothèques de quartier. La Mairie de Paris va bien trouver comment « présenter positivement ces évolutions aux mairies d’arrondissement ». Reste plus qu’à en faire de même auprès des parisiens.
Le Supap organise une réunion sur l’avenir des discothèques le 15 mai. Dommage que les autres syndicats n’aient pas été invités malgré la demande des personnels. Néanmoins, la CGT sera présente dans l’assistance et nous souhaitons que les collègues soient nombreux.
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