Un oukaze repousse les élections à Paris
Un oukaze du Maire de Paris repousse à 2014 les élections professionnelles prévues en 2011 !
Le Maire de Paris a décidé unilatéralement de reporter les élections professionnelles de 3 ans ! Si le gouvernement décidait de repousser les élections présidentielles de 3 ans, tous les Français parleraient d’insupportable atteinte totalitaire à la démocratie! On imagine la réction de Bertrand Delanoë !
Trois des organisations syndicales qui représentent plus de 50% des agents ont exprimé la nécessité de maintenir les élections professionnelles en 2011.
Evidemment, le Maire, grand démocrate devant l’éternel, a préféré écouter les organisations syndicales minoritaires qui ont peur de se présenter devant vous parce qu’elles ne sont pas représentatives. Pourquoi ? Parce que le Maire est mobilisé avec ses équipes à la préparation des Présidentielles. Les agents municipaux ne sont pour lui que la cinquième roue du carrosse, ce qu’a confirmé le dernier CSAP (instance paritaire dans laquelle on étudie le statut des agents), écourté parce que l’élue en charge des personnels, Maîté Errecart, devait se rendre à un compte rendu de mandat…. Les agents apprécieront ce mépris de leur patron.
Maîté Errecart: Adjointe chargée des élections professionnelles
"Hé,he! J'ai fait perdre à Paris son triple A démocratique"
Le Maire prétend également bricoler, à sa façon, le décret de 1994 fondateur de notre statut d’agents de la Mairie de Paris !!
Pour reporter la date des élections, la Ville doit engager une mise à jour du décret du 24 mai 1994 relatif aux statuts des personnels des administrations parisiennes.
En quoi consiste cette “mise-à-jour” du décret de 1994 ?
Après assimilation à la Fonction Publique Territoriale, lorsque nous passerons un concours, nous aurons 2 ans pour trouver un poste, faute de quoi, nous perdrons le bénéfice du concours et nous devrons le repasser ! On appelle ça les reçus/collés.
Quelles seront les conséquences de la “mise-à-jour du décret ?
Le 14 octobre, le Maire de Paris a déclaré publiquement qu’il supprimerait les services publics inutiles. En ouvrant le décret de 1994, l’administration appliquera la loi sur la mobilité. C'est-à-dire qu’en cas de fermeture de service (ex : les centres de santé, le laboratoire Saint Marcel, le Bureau Topo à Morland, la bibliothèque des personnels, etc.), l’administration parisienne pourra vous proposer de vous reclasser dans un poste à Boulogne (Grand Paris), voire Orléans ou le Mans. Si vous refusez, vous serez mis en disponibilité chez vous SANS SALAIRE. En bref, le Maire de Paris applique la possibilité de licencier les fonctionnaires prévue par la RGPP. Les agents apprécieront ce spectaculaire progrès social !
Le Maire de Paris prétend souhaiter cette modification statutaire afin de pouvoir appliquer aux personnels parisiens, des mesures dont bénéficient les agents d’autres collectivités publiques, en particulier d'ouvrir la possibilité de l’avancement minimum d’échelon, qui offrira une amélioration du déroulement de carrière des agents.
Les CAP sont les instances où on étudie votre avancement
Si le Maire de Paris voulait vraiment améliorer la carrière des agents, il accorderait dès demain matin, en signant un arrêté, des ratios à 100% : C'est-à-dire que dès qu’un agent remplit les conditions pour changer de grade, il est immédiatement nommé dans le grade supérieur. Rappelons que la CGT est le seul syndicat à revendiquer la carrière linéaire depuis des années, parce que changer de grade c’est du pouvoir d’achat pérenne lors du départ à la retraite.
En mettant à jour le décret de 1994, Le Maire de Paris laissera l’avancement minimum d’échelon au bon vouloir du Prince, comme pour les primes, comme pour les nominations au choix.
" Je m'en fout, moi je vote en 2012"
Les promesses n’engagent que les benêts qui les croient ! Le Maire de Paris a donc décidé :
1. De nous faire travailler plus,
2. De nous payer moins
3. De supprimer les services publics “inutiles” et leurs agents
Une image insoutenable que Paris ne voudrait plus voir !