Surtout aucun moyen réel n'est apporté alors que le discours officiel nous parle d’un début de catastrophe sanitaire !
L'épidémie de Coronavirus fait toujours et de plus en plus la une de l'actualité. Le Gouvernement quant à lui diffuse les messages les plus contradictoires. D'un côté, il sonne le tocsin en mettant en quarantaine plusieurs communes, interdit les rassemblements de plus de mille personnes et décrète que toutes les rencontres sportives seront à huis clos ou annulées. De l'autre, les restaurants, les cinémas et surtout les transports en commun restent en activité alors qu’ils sont indéniablement des vecteurs important de contamination puisque la France traverse une phase épidémique, voire pandémique. Allez comprendre !
Hélas, du côté de la Ville de Paris, le discours officiel n'est guère plus clair. Voire teinté d'un fort amateurisme pour la capitale de la cinquième puissance mondiale. « Si vous voyez un usager tousser ou qu’il a de la fièvre, appelez le 15 » préconise ainsi l’administration parisienne à ses agents dans sa communication officielle balancée sur toutes les messageries internes. Bon, quelqu’un qui tousse, on doit pouvoir le remarquer, mais quelqu’un qui a de la fièvre ? Compliqué, non ? Surtout aucun moyen réel n'est apporté alors que le discours officiel nous parle d’un début de catastrophe sanitaire.
Ainsi, dans de nombreux secteurs de la Ville de Paris (écoles, conservatoires, musées, bibliothèques, crèches...) on manque des moyens de protection élémentaires : gel hydro-alcoolique, savon, gants, masques, moyens humains et matériels pour renforcer efficacement le nettoyage des locaux, du mobilier et des objets, alors que le virus reste infectieux de plusieurs heures à plusieurs jours selon les surfaces et les conditions thermiques et hygrométriques. Pire, même ceux qui ont encore des masques ou des gants pour des raisons professionnelles (leur activité crée des risques biologiques) viennent de se les voir confisquer sur réquisition, à l'instar des collègues des bibliothèques patrimoniales. Certains songent déjà à faire valoir leur droit de retrait et on les comprend car la ville ne doit pas se substituer au préfet, et retirer à ses agents le peu de moyen de protection dont ils disposent. Pour éviter d'en arriver là, rappelons que tous les responsables d’établissements ont le devoir de vous tenir informé sur les préconisations que la municipalité souhaite mettre en œuvre pour protéger ses personnels. Mais au final, vous êtes les seuls juges de leurs pertinences.
S’il reste des questions sans réponse, si les réponses sont floues, si elles ne vous semblent pas appropriées, n’hésitez pas à reformuler vos interrogations par écrit en précisant la situation de travail qui vous inquiète telles que : « je suis en contact étroit, moins de un mètre, avec des usagers dans le cadre de la formation informatique que j’anime » ou bien « je suis en contact avec des documents rendus sales par les enfants d’une école » mais aussi « j’enregistre x retours de documents en deux heures de service public » ou encore « je transporte des instruments de musique potentiellement souillés d’une salle à l’autre… ». Des questions parmi beaucoup d'autres. Nous rappelons aux agents qui estimeraient que les mesures de protection misent à disposition ne sont pas suffisantes, qu’ils peuvent faire valoir leur droit de retrait ou saisir les membres du Comité Hygiène et Sécurité (CHSCT) pour qu’ils procèdent à un droit d’alerte.
De fait si un agent, ou un groupe d'agents, estime que sa situation de travail présente un « danger grave et imminent », il peut décider de cesser le travail. Ce retrait ne devant pas créer une situation dangereuse pour autrui, il peut s'agir de fermer au public toute ou partie de l'établissement. L'agent, ou le groupe d'agents, doit informer son supérieur hiérarchique (à l'oral et/ou par mail). Aucune sanction ne peut être prise à son encontre, sauf abus manifeste (danger totalement inexistant). Le supérieur hiérarchique ne peut exiger la reprise du travail : il doit informer sa hiérarchie et le bureau de prévention. Ensuite l'administration parisienne doit immédiatement informer les représentant-e-s des personnels du CHSCT et doit évaluer la réalité du danger et y apporter des actions correctives. De leur côtés, informés d'une situation de danger (suite à un droit d'alerte ou sur simple interpellation par des agents) les représentants des personnels au CHSCT peuvent aussi décider d'exercer leur « droit d'alerte », lequel déclenche alors obligatoirement une enquête conjointe.
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