Cette fois, c'est au tour de l'équipe de la médiathèque Jean-Pierre Melville (XIIIe) d'interpeller Anne Hidalgo et Bruno Julliard
La municipalité parisienne veut ouvrir d'ici 2019 - sans concertation aucune - sept nouvelles bibliothèques le dimanche : Parmentier (XIe), Hélène Berr (XIIe), Melville (XIIIe), Aimé Césaire (XIVe), Germaine Tillion (XVIe), Rostand (XVIIIe) et Sabatier (XVIIIe)... Et ce, sans effectif supplémentaire. Une mesure qui ne passe pas, tant le réseau parisien est actuellement exsangue (fermetures, réductions d'horaires, etc.) et que plusieurs bibliothèques qui ouvrent déjà le dimanche, comme Sagan (Xe) ou Duras (XXe), sont dans une situation que l’on peut sans exagérer qualifier de critique...
Et ça gronde dans les bibliothèques municipales de la Capitale. Après les personnels des bibliothèques Hélène-Berr, Rostand, Aimé-Césaire et Germaine-Tillion, qui avaient interpellé Bruno Julliard, l’adjoint en charge de la Culture, pour préciser les conditions sans lesquelles il ne sera pas possible d’ouvrir le dimanche (lire ici), ce sont maintenant les agents de la médiathèque Jean-Pierre Melville, située entre les Olympiades et la faculté de Tolbiac, d'entrer à leur tour dans la danse.
Et les bibliothécaires de la rue Nationale de mettre d'entrée les pieds dans le plat suite aux annonces intempestives d’Anne Hidalgo et de son équipe : « Le principe de l’ouverture le dimanche pose un problème de cohérence et de qualité de service (…).Il nous semble en effet contradictoire de proposer un service public élargi en faisant reposer ce travail sur des équipes amoindries et en majorité non volontaires ». Car c’est là que le bât blesse : le travail du dimanche ne se fera pas sur la base du volontariat, quoi qu’en disent les thuriféraires du travail le septième jour de la semaine...
Et nos collègues d'avertir : « Au sein de l’équipe, une grande majorité d’agents s’est exprimée contre l’ouverture du dimanche, pour deux raisons principales : d’une part parce que nous n’avons pas choisi de travailler le dimanche en connaissance de cause, et d’autre part pour tout ce que le dimanche travaillé engendre de conséquences et de complications sur les plans de la santé et de la vie privée, rythme de travail plus dense, garde d’enfants – et donc coût supplémentaire – pour les familles monoparentales, temps de transport pour les agents vivant en banlieue parfois très éloignée, horaires de travail décalés par rapport à l’entourage et à la société en général, etc. Comme nos collègues des autres bibliothèques qui se sont déjà exprimés, nous sommes nombreux à rester convaincus que le dimanche n’est pas une journée de travail comme les autres ».
De toute façon, et même s'ils le voulaient, les agents de Melville ne pourraient pas ouvrir un sixième jour de la semaine en l’état, puisque la médiathèque, comme tous les autres établissements du réseau parisien, a subi des réductions de personnel : « Au regard de l’organisation actuelle de nos plages de service public, ouvrir l’établissement cinq heures supplémentaires est au-delà de nos capacités. En l’état, la constitution et le nombre d’agents dans l’équipe nous placent trop souvent en situation de sous-effectif. En effet, outre le nombre d’agents, en temps partiel ou contractuels, évoqué ci-dessus, nous comptons deux agents en arrêt maladie de longue durée depuis début 2016, dont un parmi les agents titulaires, deux contrats arrivant à échéance à la fin de l’été 2016, et quatre postes vacants non pourvus, dont un qui ne sera sans doute pas remplacé . Effectivement, la situation n'est pas brillante.
Conditions pour l'ouverture du dimanche : l'équipe de Melville ne fait pas de cinoche