- Aïe, encore raté
Avec Locagent, pour obtenir un toit les agents municipaux doivent être scotchés à leur clavier.
Dans un contexte de flambée des loyers, le logement est devenu l’une des préoccupations majeures d'une grande partie du personnel municipal. Un tiers seulement des agents de la Ville de Paris habite dans la capitale. Les autres logent en banlieue.
Enfin, quand on dit banlieue, on ne parle pas vraiment de la porte à côté car un autre tiers vit en grande couronne, voire en dehors de l’Ile de France ! Des chiffres on ne peut plus officiel car ils viennent tout droit du bilan social publié par la Mairie de Paris (bilan 2012)
Il faut savoir que ces chiffres cachent une sombre réalité. De nombreux agents de la Ville de Paris occupent des logements exigus, entassés avec leurs enfants, certains même végètent dans des logements insalubres. On en connaît même qui dorment à l’hôtel, voire dans leur voiture ou un squat. Les services sociaux n’arrivent plus à faire face à l’afflux des demandes des personnels municipaux.
Parallèlement à la procédure classique de gestion de la demande de logement, la Ville a mis en place Locagent « une bourse aux logements » accessible via Intraparis, la messagerie interne. Cette application, Locagent, donne normalement accès à une liste de logements disponibles et doit permettre au personnel de postuler directement sur ces logements. Sauf qu'il faut être connecté à son ordinateur toute la journée et en permanence. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde, loin de là. Ce qui n'est pas sans entraîner une véritable injustice.
En effet, ce qui était une façon, selon la mairie, de « gagner en rapidité dans la procédure de désignation d'un candidat sur un logement social réservé à la Ville de Paris » n'est pas en adéquation avec les conditions de travail de nombreux employés municipaux, c'est le cas notamment à la direction des affaires culturelles( musées, bibliothèques, conservatoires....) alors que eux aussi sont demandeurs de logement. Et là, avec Locagent il y a un problème.
Et même un sacré problème, car lorsque un logement qui correspond aux critères du demandeur, se libère, une alerte arrive sur le mail professionnel de l'agent, lequel doit être d'une réactivité à toute épreuve et répondre … en moins de dix minutes ! Au delà de ce temps, la proposition est déjà préemptée par un tiers. Pendre juste le temps de rechercher son identifiant suffit à se retrouver éliminé. Pour obtenir un logement par ce biais les agents doivent être des champions olympiques du clavier.
- Et oui camarades, pas assez rapide....
Évidemment, la rareté de l'offre dans le logement social explique ce phénomène où il y a toujours quelqu'un prêt à répondre dans l'instant dès que l’occasion se présente. Cela engendre des frustrations terribles mais surtout le sentiment d'une différence de traitements entre les personnels.
On sent d'ailleurs la mairie très mal à l'aise avec ce système quand elle affirme sans rire que « les agents ne disposant pas d'un poste informatique peuvent demander à leur UGD de les accompagner dans cette démarche. » On aimerait bien connaître le résultat de la démarche. D'autant que les UGD, nos collègues qui s'occupent du suivi administratif des agents ont déjà assez de tâches comme ça. De toute façon, comme les UGD ne recoivent pas les alertes on ne comprend de toutes façons pas très bien cette communication municipale.
Le système Locagent dans son fonctionnement actuel doit être revu. nous allons demander à monsieur Ian brossat, adjoint au maire de Paris en charge du logement qu'il lance une réflexion pour une refonte du système
Anne Hidalgo et Ian Brossat
- Ian, dis leur que les agents peuvent demander à leur UGD
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