Dans une lettre ouverte, ces anciens contractuels, constitués en collectif, interpellent Anne Hidalgo, candidate à la présidentielle, pour qu’elle revienne sur cette injustice qui a été de leur enlever deux mille euros !
C’est un cri de colère lancé par ces anciens contractuels des bibliothèques municipales parisiennes devenus depuis peu agents titulaires de catégorie C. Ces agents recrutés en tant que personnel titulaire au début de cette année pensaient alors, après des années de galère, toucher ce qu’on appelle une « prime d’installation » d'environ deux mille euros, laquelle est accordée depuis toujours aux agents qui deviennent statutairement fonctionnaires. Pas du luxe dans une ville aussi chère que Paris. En plus l’administration le leur avait promis en leur faisant même remplir des formulaires officiels pour pouvoir la percevoir. Et puis patatras !
C’est que la mairie de Paris est revenue sur sa parole. Visiblement les caisses ont été tellement vidées pour organiser les jeux olympiques qu'il fallait sans doute gratter quelques sous. Mais que ce soit sur le dos d’anciens précaires en dit long sur la mentalité qui anime l’équipe municipale dirigée par Anne Hidalgo. Pour se justifier la municipalité (de gauche) se retranche derrière un texte de 2018 et jamais appliqué jusqu’alors. Il est vrai que ce dernier était totalement inique.
Car on refuse désormais cette prime aux stagiaires qui étaient déjà employés comme contractuels par la Ville de Paris dans les quatre mois précédant leurs nominations et ce même s’ils ou elles ne l'ont jamais perçue. Il en va de même pour les agents recrutés en tant que travailleurs handicapés et titularisés plus tard. En gros, il aurait fallu être au chômage avant. Difficile toutefois de remplir ce critère puisque ce recrutement a été fait justement pour déprécariser les agents qui de facto étaient déjà en place sinon on n'aurait pas eu besoin de les déprécariser. CQFD ! Malgré plusieurs demandes pour revenir sur cette décision, l’administration, ce monstre froid, est bien sûr restée de marbre
C’est pourquoi ces agents ont décidé de se constituer en collectif et de diffuser une lettre ouverte pour dénoncer ce mauvais traitement : « après avoir imposé un nombre de contrats limité par personne, du temps partiel très souvent subi, des années de situation précaire, la ville de Paris nous refuse la prime d'installation, sous prétexte que si nous étions déjà en Île-de-France les quatre mois précédant la nomination, cela indique que nous étions déjà « installés ». Cela est mis en place dans une des villes les plus chères de France et impacte des catégories C aux situations souvent fragiles. Si nous sommes aujourd'hui une poignée de bibliothécaires concernés, cela concerne tous les agents recrutés à la Ville de Paris après avoir effectué ses missions comme contractuels ou vacataires ». Avant de conclure par un « nous demandons à la ville de nous verser cette prime d'installation, sans condition ».
Pour faire avancer leur combat le collectif a déjà pris contact avec des élus du Conseil de Paris mais a aussi lancé une pétition publique sur le web, pour la signer, c'est ici. Pour les contacter et les soutenir, le collectif a aussi lancé des comptes Facebook et Twitter. Pour Anne Hidalgo satisfaire cette demande en faveur de ceux qui étaient les plus précaires de son administration ne lui nuirait pas dans la perspective de la campagne qui s’annonce, dont le slogan officiel est « justice » et « courage », en obligeant son administration à respecter la parole donnée.
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