Interpellée par les syndicats de la ville de Paris, elle semble, comme certains de nos ministres, s’être enfuie à Marrakech. Inquiétant pour qui se veut être une figure politique nationale
Même le Parti Socialiste fait feu de tout de bois sur la question. C’est que la mobilisation contre le projet de la retraite par points, appelée à être une des plus longues, oblige les responsables politiques, en tout cas à gauche, à se positionner. Tous, sauf une. En effet, Anne Hidalgo, à priori toujours à gauche en tant que membre du parti dirigé par Olivier Faure, maire de la plus grande Ville de France, patronne de soixante mille agents municipaux, reste muette. Y compris quand elle est interpellée par l’ensemble des syndicats de la capitale. Très surprenant de la part de quelqu'un qui fait des communiqués sur tout et n’importe quoi et qui se répand abondement sur les réseaux sociaux. A croire, qu’à l’instar de certains de nos ministres, elle s'est enfuie sous des cieux plus cléments.
C’est vrai que l’intersyndicale (CGT, Union des Cadres Parisiens, SUPAP –FSU, Force Ouvrière) a mis la Maire de Paris dans un réel embarras avec son dernier communiqué diffusé à tous les agents travaillant dans son administration. On comprend alors pourquoi Anne Hidalgo joue les grandes muettes tellement c’est cinglant. « la Maire de Paris doit se positionner sur la réforme et son administration ne pas entraver la mobilisation de tous ses agent.es. » démarrent ainsi les représentants des personnels. Et de décrire une situation curieuse pour une des principales opposantes (du moins déclarée) à Emmanuel Macron car « force est de constater que l'administration de la Ville de Paris cherche à invisibiliser ce mouvement. » remarquent-t-ils.
Et de décrire les curieuses méthodes municipales qui, à travers la communication interne aux agents passent "sous silence la mobilisation des personnels » ou se félicitent « du maintien des services ouverts ». Il est vrai que dans certains services cela passe par l’assouplissement des taux d’encadrement légaux. Des taux revus très à la baisse puisque il arrive que l’on en soit à un adulte pour trente deux enfants au lieu d'un adulte pour dix-huit enfants, normalement, en élémentaire. Plus du double quoi. Idem en maternelle où le taux d’encadrement est là aussi en forte baisse pour la cantine et / ou les activités après l’école. « Ces procédés semblent démontrer une volonté manifeste de la ville de Paris de casser cette grève » remarquent les syndicats. Pas faux.
Et les syndicats de rentrer dans le vif du sujet : « Nous comprenons d'autant plus mal cette attitude que les soutiens de campagne de Mme la Maire rejettent cette réforme du régime des retraites portée par LREM, qui de toute évidence sera l'adversaire de l'équipe Hidalgo aux élections municipales ». Toutefois l’intersyndicale n’est pas du genre à laisser Anne Hidalgo aller à la faute politique en lui suggérant mezza voce qu’en tant « qu'élu.e de notre collectivité, vous pouvez également participer à cette mobilisation en demandant à vos services, vos collaborateur.trices de reporter des réunions ou toutes décisions, à afficher votre soutien au mouvement sur notre page facebook Nous comprenons que votre engagement dépasse le seul cadre de cette mobilisation, mais cette réforme appelle une réponse d'envergure comparable à l'attaque contre notre modèle social ».
Et le communiqué de conclure : « enfin nous tenons à vous informer que votre solidarité est la bienvenue pour soutenir l’effort financier consenti par les grévistes ». Jusqu’à donner quelques pistes à la chantre du progressisme municipal dans ce pays en lui envoyant in petto un lien pour qu’elle puisse contribuer elle et son équipe à la caisse de grève spécialement mise en place ici. Une belle action qui sonnerait comme un sorte de retour aux sources toutes sommes...
A la mairie de Paris on ne bat pas en retraite !
- Allez ma chère Anne, t'as plus qu'à montrer que tu reste fidèle à tes engagements de jeunesse !
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